BASA

Le cas de conscience des Catholiques 137 cupation des troupes allemandes. « Dieu a permis, dit encore un évêque de France, que ces deux grandes douleurs nous accâblassent en même temps pour nous montrer sans doute qu'entre la France et l'Eglise il existe une indestructible so– lidarité. Ce n'est pas surprenant que la défaite de la France ait entraîné la ruine définitive de l'état pontifical. Mais peut– être la restauration de la patrie française sera subordonnée à la restauration du pouvoir temporel, et la France devra re– trouver sa mission de tutelle, le devoir qui lui a été imposé depuis Charlemagne par la providence». «Les Lombards (les Longobardi) sont revenus», n'hésite rpas à écrire l'évêque de Tulle, ami de Veuillot, qui dirige le grand organe des ultra– montains, l'Univers . Nous avons à faire ici, observe encore M. Gadille, à la forme religieuse du nationalisme français, et sa force s'explique par l'addition de deux passions, on di– rait presque de deux mystiques, qui sont diffusées dans tou– tes les classes sociales, et qui prennent parfois un aspect a– gressif. L'archevêque de Rouen n'hésite pas à impdmer dans son mandement de carême de 1871 ces mots presque gros– siers: « C'est le rejeton dégenéré de la Maison de Savoie (au– jourd'hui frappée d'anathème) qui, du balcon du Quirinal d'où Pie IX bénissait il y a vingt ans son peuple reconnais– sant, promènera ses regards inquiets et sinistres sur Rome consternée»; l'évêque de Nîmes ne craignait pas de s'expri– mer avec autant de véhémence dans une protestation à la Chambre française, du 4 juillet 1871: « Vous êtes cent fois admis à souhaiter tout haut que Rome soit purgée des geô– liers piémontains qui la souillent ». Cet esprit de croisade, qui parvient à défigurer les sen– timents chrétiens dont on se réclamait, parvient à provoquer des réactions anticléricales, et des difficultés diplomatiques . On n'ignore pas que depuis lors le gouvernement et l'opinion publique italienne se sont rapprochés, et ont été presque sub– jugués par leurs anciens adversaires , l'Autriche et l'Allema– gne . Il en sortira la T riplice Alleanza, qui devait justement