BASA
Le cas de conscience des Catholiques 139 croisade dont je viens de parler. En 1891, par exemple, trois jeunes pèlerins français jugeront spirituel d'inscrire sur le registre ouvert sur la tombe de Victor-Emmanuel au Pan– théon les mots: vive le pape. Ce geste, que l'ambassadeur français devait qualifier de puérile et inconvenante bravade, fut pris au tragique et peu s'en fallut qu'il ne provoquât une émeute. Une foule s'assembla autour du Panthéon et des cortèges parcoururent la ville en criant: Vive le roi ! A bas les pèlerins français ! A bas le Vatican ! Les courants et les organisations anticléricales guettaient évidemment ces occa– sions pour en profiter. Mais tout cela nous enseigne quelque chose. Ce qui survit, de l'action et de la pensée catholique française et italienne de cette époque, ce n'est pas ce qui a fait plus de bruit, ce ne sont pas les polémiques de l'Univers, ou de l'Unità Cattolica en Italie: ce sont les efforts de don Bosco, catholique intransigeant, lui aussi, mais qui recom– mandait à ses salésiens de ne pas discuter avec les adversai– res politiques; ce sont les efforts des premiers organisateurs des cercles ouvriers catholiques, les Harmel, les Maignen ou, à Turin, Murialdo et ses adeptes. Ce qui appartient au do– maine de l'intériorité ne craint pas de se manifester au de– hors, mais sans cette véhémence un peu grossière qui plaît aux hommes charnels.
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