BASA
Comptes rendus des séances XXIII vous êtes rattachés, et à qui, tant de liens nous attachent. Que contenait d'ailleurs un des premiers numéros de votre bulletin, celui de 1825, ce me semble ? Une étude sur Aoste. Est-ce étonnant ? Non certes car tout nous était commun. Il serait trop long d'énumérer tous ceux de vos éminents con– frères qui se sont penchés sur les problèmes valdôtains, qui nous ont aidés, qui nous ont soutenus dans les luttes et les douleurs de ces sombres années qui laissèrent, hélas, tant de marques sur le corps de notre pays. Sans doute y eut-il aus– si parfois de chaudes polémiques, telle celle qui opposa Mgr. Turinaz et Mgr Duc, M. Béthaz et M. Borel au sujet du lieu de naissance du bienheureux Innocent V. Cette controverse se termine par une petite étude de M. le Ch.ne Béthaz au titre: Innocent V était-il français ou italien ? Cette interro– gation, qui était un signe des temps, nous fait aujourd'hui légèrement sourire. Qu'il fût né en deçà ou au-delà des Al– pes le Saint Pape était de toute façon savoyard. La nation savoisienne, (Savoie, Piémont, Val d'Aoste et pays Romand pour une certaine période, au cours de pres– que neuf siècles d'histoire), a bien servi - et combien avons– nous pu le constater hier au soir ! -, la cause de la Chré– tienté, de la culture et de l'humanité. En ce moment où tout semble lentement se refaire, c'est notre originalité, notre propre culture qu'il faut sauver, en– richir et parfaire. Je pense que ce soit là l'idéal commun de nos sociétés. Lors du lOOe anniversaire de la fondation de l'Académie St-Anselme à Aoste, M. Henri Ménabreaz nous raconta un épisode qui nous émut profondément. J'étais, di– sait-il, en mon bureau de la Bibliothèque de Chambéry. C'é– tait vers la fin de cette dernière guerre, absurde et pour nous fratricide . Devant moi tout à coup se présente un jeune ca– pitaine, il avait l'uniforme de l'ennemi. Nous conversons un instant. Je découvre en lui petit à petit un jeune frère en tout égal à moi-même. Ce jeune capitaine était Emile Cha– noux, chef et martyr de la résistance valdôtaine. Ce fut lui gui le premier lut le travail que M. Henri Menabreaz venait de terminer « La Vallée d'Aoste du passé ». Fallait-il une autre démonstration pour nous prouver que rien n'avait pu
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