BASA

Comptes rendus des séances XXVII ont joué dans l'épopée qui s'est déroulée sur nos monts pen– dant la tourmente révolutionnaire. Mais je manquerais à ma profession et à mon devoir de philosophe politique si je ne m'arrêtais pas un moment sur le premier des trois noms que je viens de prononcer, celui de ce grand penseur auquel me lie un lointain cousinage. Joseph de Maistre a été longtemps négligé par les historiens des idées politiques. Depuis quel– ques années, les savants de tous les pays sont en train de renverser ce jugement: on a découvert en Maistre le précur– seur de plusieurs idées-maîtresses de la philosophie, de la so– ciologie et de la science politique modernes. Lui rendre hom– mage, ce n'est pas cependant souscrire à toutes ses opinions - du moins ce n'est pas le cas pour moi, malgré les liens auxquels je faisais allusion tout à l'heure. Car pour ma part je ne saurais me dissocier d'autres liens dont la complexité m'apparaît presque visiblement représentée ici à Chambéry, dans cette ville si étroitement associée au souvenir de deux grands philosophes politiques radicalement opposés l'un à l'autre. Je viens de faire l'éloge de l'auteur des Soirées de Saint-Pétersbourg; je vais maintenant vous avouer que mon premier souci hier, en arrivant, a été de me rendre en pèle– rinage aux « Gharmettes »! Entre Maistre et Rousseau, c'est une double allégeance que la mienne; mais n'est-ce pas là le destin de tous les frontaliers, aussi bien de ceux du terroir que de ceux de l'esprit; n'est-ce pas là, après tout, leur plus grande richesse ? SEANCE DU 3 SEPTEMBRE 1970 La Société tient en ce jour une séance solennelle et se– mi-publique pour la remise à Mgr. notre Président du prix « Mouxy de Loche », qui lui a été récemment décerné par l'Académie de Savoie. A 15 heures, dans la salle ordinaire des séances sont présents: S. G. Mgr Ovide Lari, évêque d'Aoste, M. le Prof. César Dujany, Président de la Junte Régionale, M. l'Avt.