BASA

Le bureau de la présidence a voulu que le soin de com– mémorer le vice-président de notre Société, le sén. avt. Er– nest Page, fût confié à un historien. Faisant abstraction de ma modeste personne, il faut reconnaître que cette décision a été sensée, car c'est justement sous l'optique de l'histoire que nous devons évoquer aujourd'hui notre cher ami disparu. L'histoire de la vie d'Ernest Page est intimement liée à l'histoire de la Vallée d'Aoste de ces dernières décennies. Une histoire, est-il besoin de le rappeler ?, dense d'événe– ments, bons ou mauvais, heureux ou malheureux, qui vont de la montée au pouvoir de la dictature fasciste à la Résis– tance valdôtaine, de la guerre de Libération à la rescousse finale, de l'holocauste d'Emile Chanoux à la conquête de !'Autonomie. De tous ces événements, Ernest Page fut le té– moin attentif et souvent l'un des protagonistes. Il est passé indemne à travers les tempêtes qui se sont abattues sur la pauvre Vallée d'Aoste, il s'est réjoui avec elle dans les jours du bonheur retrouvé. Sa vie était pleine de souvenirs, qu'il aimait à raconter à ses amis. Et ses amis l'écoutaient volon– tiers, même si ces faits ils les connaissaient parfaitement, parce qu'ils ·savaient qu'Ernest Page, désormais écarté de la vie politique en raison de son grand âge, vivait de souvenirs, et que ces souvenirs l'aidaient à vivre, à conserver son es– prit de lutte en faveur de la Vallée d'Aoste. Puis, le dernier acte de la vie est arrivé aussi pour no– tre ami, au bel âge de 80 ans. Nous ne pourrons plus enten– dre de sa vive voix le récit tant de fois répété des grands événements de l'histoire valdôtaine contemporaine. Si nous nous résignons à la volonté du Seigneur, si nous étions un

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