BASA

Commémoration de M. Ernest Page 9 berté. Mais cela ne devait arriver qu'après une longue nuit sombre qui dura vingt ans ! Jusqu'à quand le fascisme ne vint pas les museler, Er– nest Page donna sa collaboration active et compétente aux Associations valdôtaines régionalistes. En 1924 il devint vice– président de la Ligue valdôtaine pour la protection de la langue française. C'était le moment où quelques-uns des vieux mainteneurs de la langue française commençaient à perdre de l'élan, à perdre confiance dans les possibilités de rescous– se de la cause valdôtaine. Les présents à la dernière assemblée générale de 1924 voulurent par conséquent réagir à un certain air de découra– gement, de démobilisation qui était dans l'air, en introdui– sant dans le Conseil de direction des éléments jeunes, dyna– miques, actifs et, surtout, courageux. C'est ainsi qu'Ernest Page devint vice-président de la « Ligue Valdôtaine ». En cette qualité il collabora activement avec le président doct. Réan pour s'opposer en quelque façon aux décrets de l'au– torité fasciste contre les droits de la minorité linguistique de la Vallée d'Aoste. Tout en ne figurant pas parmi les signa– taires du recours, c'est lui qui, jeune avocat· plein de bonne volonté et d'initiative, traita la question de la conservation du français dans les actes du tribunal. Voici comment Ernest Page rencontra pour la première fois l'abbé Joseph-Marie Trèves. Il se trouvait un jour dans la vigne de sa ferme du Biandin, sur la colline de St-Vincent, lorsqu'il vit venir vers lui un prêtre humblement vêtu, qui demanda à lui parler. L'apôtre de la cause valdôtaine, alors recteur à Promiod, était dans une de ses randonnées qui a– vaient comme but principal le recrutement de nouveaux pro– sélites pour la cause de la Patrie Valdôtaine. Le colloque fut cordial et l'entente parfaite, car le même esprit animait les

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