BASA
10 A. Zanotto deux interlocuteurs. L'abbé Trèves fut heureux de pouvoir compter sur un nouveau disciple. Ernest Page en tira l'inci– tation à s'engager encore plus à fond, corps et âme, dans la b_onne bataille, réconforté par le fait d'avoir appris par Trè– ves que beaucoup d'autres jeunes Valdôtains étaient ferme– ment décidés à lutter pour la survie du Pays et de ses tra– ditions. Quand Trèves créa avec Chanoux l'association régio– naliste «Jeune Vallée d'Aoste», Ernest Page ne manqua pas d'y donner son adhésion et d'y apporter la contribution de l'expérience acquise en tant que dirigeant de la « Ligue val– dôtaine pour la protection de la langue française ». Il colla– bora activement avec Trèves, Emile Chanoux et les autres jeunes résistants, par la propagande, les conférences, les dis– cours, les réunions, les congrès et par une activité intense, pour garder la flamme. De cette collaboration de résistants valdôtains est justement issu, en 1941, le « Comité de Libé– ration Valdôtaine», dont Ernest Page fut l'un des animateurs. Je sais. Il y a des divergences sur la date de l'adhésion d'Ernest Page à la «Jeune Vallée d'Aoste». Je crois que cela est de la curiosité, de la petite histoire. Il suffit de sa– voir qu'il a appartenu à un mouvement qui a su garder la flamme de la Patrie Valdôtaine. Il me semble que, dans le service du Pays, il ne devrait pas être question de droit d'aî– nesse. Celui qui Je réclamerait pour lui ou qui le nierait aux autres, donnerait l'impression d'avoir servi pour obtenir plus tard une récompense. En 1929, le fascisme triomphant avait désormais réduit le peuple italien au rang d'un troupeau de brebis. La liberté, ce bien fondamental de la personnalité humaine n'était plus qu'un pâle souvenir. Personne n'aurait osé afficher publique– ment des sentiments contraires au fascisme, ou même seu– lement anticonformistes.
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