BASA

16 A. Zanotto efficace l'action de l'Académie Saint-Anselme. Il prit l'initia– tive d'organiser des concours pour les textes scolaires sur l'histoire et la littérature de la Vallée d'Aoste. Il jeta de cet– te façon les bases de ce renouveau de la culture qui se conti– nue encore aujourd'hui pour le bonheur du Pays. Comme membre du Conseil régional, Ernest Page prit à maintes reprises la parole en faveur de nos revendications. Il s'employa activement en faveur de la concession des eaux à la Région , et ce fut là une oeuvre délicate et pénible pour bien des motifs. Bien qu'une vingtaine d'années se soient écoulées, nous n'avons peut-être pas encore le décalage suffisant pour ap– précier à sa juste mesure l'activité des hommes politiques qui furent appelés, après l' octroiement de l'Autonomie, à jeter les bases de l'Administration régionale. C'est l'histoire qui leur rendra sans doute une juste place parmi les hom– mes qui ont le plus mérité du Pays. Il n'était certes par fa– cile, en 1946-48, d'édifier sur ses ruines la Maison valdôtai– ne. Cent ans de lutte sournoise et vingt ans de persécution fasciste l'avaient rasée. Ernest Page fut l'un de ses recons– tructeurs. Il le fut dans le domaine qui était le plus impor– tant pour la Cause Valdôtaine, c'est-à-dire dans celui de l'E– cole, de la Culture. Certes tout ne fut pas parfait. Mais au– jourd'hui encore on n'a su faire mieux. Ce n'est pas aux pre– miers reconstructeurs qu'il faut donner la faute de certains malaises qui se perpétuent actuellement, mais à notre inca– pacité de faire mieux qu'eux. Pour le temps qu'il a régi l'As– sessorat régional à l'Instruction Publique, Ernest Page a bien travaillé pour son Pays. Malheureusement, il fut trop vite éloigné en vue d'une charge beaucoup plus importante, certes, celle de Sénateur de la République italienne, mais qui lui donna moins le moyen de s'employer en faveur de la lutte pour la conservation de la langue française. Et quand il nous confiait qu'au moment de quitter sa vallée il pleura amère– ment nous n'avions pas de difficulté à -le croire. Et nous con– cluons que c'était la Vallée d'Aoste qui aurait eu à se plain-