BASA

Commémoration de M . Ernest Page 17 dre, car elle perdait, sur le plan local, un des plus vaillants défenseurs de la langue maternelle. ~ rr rr Ici s'arrête l'évocation que j'ai voulu faire d'un passé dont Ernest Page fut l'un des protagonistes. J'ai évidemment dû faire un choix, car la journée terrestre de notre Ami a été longue et pleine d'événements et d'oeuvres. Je ne dirai rien sur son activité politique récente (n'oublions pas qu'il fut notre représentant au Sénat de la République pendant deux législatures, de 1948 à 1958). Je suis historien et non pas politicien; d'autres relateront mieux que moi son activité dans la vie politique valdôtaine récente. Devant les membres de l'illustre Académie Saint-Ansel– me, je voudrais, si vous m'accordez d'abuser encore un mo– ment de votre patience, évoquer la participation qu'Ernest Page donna à notre Cénacle. Il fut membre de l'Académie Saint-Anselme pendant 46 ans. Il avait été élu dans la séan– ce du 21 janvier 1923 avec plusieurs autres candidats, dont l'abbé Trèves. La première contribution qu'il donna à la So– ciété, dans la séance du 1er décembre 1932, ce fut la com– mémoration officielle de l'avt. Chabloz. Dans un aperçu dé– taillé de la vie et de l'activité du commémoré, Ernest Page ne manqua pas de mettre en évidence le sincère attachement que ce personnage avait toujours démontré pour la langue française . Il se servit des paroles mêmes écrites un jour par l'avt. Ghabloz, pour secouer, sans en avoir l'air, les Valdô– tains du joug de la dictature: « Nous sommes Valdôtains, et comme tels nous avons un héritage précieux à conserver, pour le transmettre intact à la génération future : la langue française . La laisser perdre ou endommager serait un crime, une trahison, comme celle du père insensé qui dissipe le pa– trimoine de ses enfants; car une langue c'est un patrimoine, une richesse ».

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