BASA

28 J. Prieur On ne peut donc reprocher à César d'avoir négligé les Alpes: le temps lui a manqué et c'est son fils adoptif et successeur qui terminera son oeuvre. La conquête des Alpes est en effet l'oeuvre de l'empe– reur Auguste: hélas ! les sources apportent peu de préci– sions sur cet événement si important pour nous. La politique d'Auguste est connue: après avoir vaincu Antoine, il écarte la conception orientale du pouvoir et accorde la priorité à l'Occident où il doit d'abord pacifier l'Espagne (opération qui dure de 27 à 19 av. J.C.). Puis Auguste tente de réali– ser son rêve, la conquête de la Germanie jusqu'à l'Elbe: mais pour ce faire, il faut s'assurer les passages et occuper les Alpes. Le pays des Salasses (vallée d'Aoste), au centre de l'arc alpin, représente une position stratégique excellente d'où les armées pourront ensuite se rabattre vers le Nord et vers le Sud; de plus cette vallée possède deux passages importants: le Grand-St-Bernard (in Alpe Poenina) et le Petit-St-Bernard (in Alpe Graia) . Dès 34 av. J.C., il y eut peut-être une pre– mière expédition contre les Salasses, expédition dirigée par M. Valerius Messala: il semble toutefois qu'il s'agit d'une confusion avec une expédition contre une peuplade homony– .ne, les Salasses d'Illyrie, exf"'lédition conduite par le mêm::: général. Ce ne serait qu'en 28-27 que Messala hiverna à pro– ximité du Val d'Aoste (sans toutefois combattre les Salasses Alpins) pour rétablir l'ordre en Gaule: ce qui lui mérita le triomphe le 25 sept. 27 av. J.C. (cf. J. Carcopino, «Notes biographiques sur M. Valerius Messala Corvinus {64 av. J.C.- 8 ap. J.C.)», Rev. phil., litt., hist., anc. XX, 1946, p. 96-117). La véritable conquête du pays est l'oeuvre de A. Terentius Varra en 25 av. J.C., qui marque son succès par la fondation d'une «colonie» (Colonia Augusta Praetoria). C'est en 15 av. J.C. seulement que la vaste opération de la conquête des Alpes est entreprise. Au nord, Silius Ner-

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