BASA
La colonie d'Aoste et le municipe de Suse 33 Parmi les autres monuments romains, de l'amphithéâ– tre, il ne reste qu'un pan de mur utilisé dans la construction d'un couvent (Soeurs de Saint-Joseph). Le théâtre, par contre, est mieux conservé: son originalité consiste dans le fait qu'il est enserré dans un mur à plan rectangulaire, dont subsiste un côté, haut de 26 m (type que l'on retrouve dans le théâtre des mystères de Cybèle à Vienne). Enfin, le dernier vestige imposant de l'époque romai– ne à Aoste est représenté par l'arc d'Auguste. Situé en de– hors de la ville sur la route d'Italie, il fut construit en 25 av. J.C.: il est à une seule arche, comme l'arc de Suse, mais à la différence de l'arc de Suse qui est marqué par l'art pro– vincial, celui d'Aoste est un pur reflet de l'art romain qui, à cette époque, se cherche encore (on remarque un mélange de styles dans la décoration: les pilastres sont corinthiens et l'entablement est dorique). Avec tous ses vestiges, Aoste reste un des exemples les plus démonstratifs de l'urbanisme et de l'architecture d'une colonie à l'époque augustéenne. Malgré les transformations apportées, les traits principaux de la ville antique se lisent encore dans le plan de la moderne Aoste, qui reste, au coeur des Alpes, un des centres les plus évocateurs de l'occupation romaine. III - LE MUNICIPE DE SUSE Pour coloniser les Alpes, comme le reste de leur im– mense territoire, les Romains ont utilisé les villes, mais avec des méthodes différentes : Aoste était une «colonie», fon– dée par l'implantation d'un groupe de citoyens romains; Suse, par contre, est resté un « municipe », c'est-à-dire une cité indigène, dont les habitants ont obtenu successivement le droit latin, puis le droit romain . Cette différence entre les deux cités alpines se manifeste dans divers aspects. Suse conserve son nom celtique de n Segusion n pen– dant toute l'époque romaine et ce n'est qu'avec Grégoire de
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