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La colonie d'Aoste et le municipe de Suse 35 Suse, capitale de la province cottienne, à cause de son importance stratégique, ne pouvait être dégarnie de troupes. Un texte de Suétone (Tibère, 3 7) , et des inscriptions nous apprennent l'existence d'une cohorte dans la ville, cohorte qui pouvait intervenir hors de la province. Nous savons par ail– leurs que, dans la province des Alpes Maritimes, à Cimiez, était établie la Cahors Ligurum, pour laquelle dut être cons– truit l'amphithéâtre, comme fut probablement construit l'ampithéâtre de Suse pour la cohorte prétorienne de sa ville. Toutes ces différences entre la colonie d'Aoste et le mu– nicipe de Suse, qui apparaissent dans la structure et l'admi– nistration, se retrouvent souvent dans les monuments qui dans le municipe de Suse, sont profondément marqués par l'art local. Comme Aoste, Suse a conservé son arc monumental. L'intégration de la ville au monde romain a été commémorée par l'érection d'un arc de triomphe inauguré en 9 av. J.C. et qui subsiste encore à peu près intact. Ce monument pré– sente un triple intérêt: a) D'abord, il est un des plus anciens du monde ro– main et se caractérise par son élégance et sa simplicité, sa légèreté étant accentuée par la hauteur de la haie (à peu près les 2/3 de la hauteur totale) à travers laquelle on peut ad– mirer les sommets enneigés de Rochemelon. Robuste et sim– ple, le monument s'harmonise admirablement avec le cadre des montagnes qui l'entourent. b) De chaque côté de 1'attique, sont gravées deux inscriptions identiques en quatre lignes: inscriptions d'un extrême intérêt pour l'histoire générale et l'histoire locale, car non seulement elles donnent la titulature précise de l'em– pereur Auguste conquérant des Alpes, mais surtout elles si– gnalent que le roitelet Cottius, fils de Donnus, devient pré– fet romain, administrant les 14 peuplades des Alpes appelées depuis « Cottiennes », parmi lesquelles nous retenons les Se-