BASA
124 L. Colliard miers valdôtains qui commença à exporter le fer dans le Piémont. Les forêts et le charbon (de bois) étaient alors à vil prix, tandis que le fer valdôtain, que l'on vendait à un prix fabuleux, était fort recherché à Ivrée, Verceil, Casal, Turin, Alexandrie et même à Gênes. Ceci expli– que la fortune subite de plusieurs familles, la plupart étrangères à la Vallée, telles que les Gippa, les Nicole, les Gervasone, qui au cours du XVIIIe siècle monopolisèrent l'industrie et le commerce métallur– giques de la Vallée d'Aoste. L'étonnante impulsion que Pantaléon Bich donna à son industrie fit en sorte que les bienfaits de celle-ci se déversèrent abondamment sur la population et les localités de la Basse Vallée. C'est Pantaléon Bich qui abandonna la maison ancestrale de Cha– méran pour se fixer au Bourg de Châtillon. Sur l'emplacement de la maison de l'avocat Barthélemy Brunod, au couchant de l'ancienne hô– tellerie du Lion d'Or, il fit bâtir vers 1760, la nouvelle résidence des Bich, après avoir acquis à quelques particuliers différentes propriétés visant le midi. 11 Ce travailleur infatigable (il se levait - dit-on - avant 4 heures du matin et travaillait tout le jour à son bureau) fut aussi un admi– nistrateur communal très zélé. A cause des travaux d'intérêt public effectués dans sa qualité de syndic, on l'affubla du nom d'architecte de Châtillon. On lui doit, notamment, la construction de l'actuelle place toujours en progressant, s'étant décidé à abandonner ses fonderies d'Ussel et de Val– meriana pour aller établir un haut four à Verrès céda à Mr Gervasone ses usines sur Châtillon. Mr Bich exploita pendant assez longtemps et avec avantage son haut four de Verrès; mais étant venu à mourir, son fils Victor exerçant sa profession d'avocat à Turin n'ayant ni le temps ni le goût de s'occuper de ce commerce, préféra, après quelque temps, y renoncer définitivement pour s'adonner exclusivement à sa profession d'avocat: d'où il s'ensuivit que Mr Gervasone qui, au moyen de ses usines de Châ– tillon avait déjà réalisé une certaine fortune, demeura comme seul à exercer ce genre d'industrie non seulement à Châtillon, mais même dans la Vallée ». Il convient de rappeler ici que le rapports entre les Bich et les derniers représen– tants de la famille de Challant ont toujours été corrects mais point cordiaux. D'après les documents des archives Challant, nous savons que Pantaléon Bich n'avait pas en grande estime le dernier comte, François-Maurice de Challant, auquel il reprochait la vie frivole et légère. 11 C'est la belle maison où a son siège actuellement la librairie Vittaz (n° 74). Ce palais était presque une forteresse. Bich y dépensa, seulement en garnitures de fer, plus de 15.000 livres. L'ancienne hôtellerie du Lion d'or (n° 82) se dressait entre la maison Bich et la maison Luboz (n° 88).
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