BASA
Les familles Bich et Scala 125 Abbé Duc et de l'ancien palais communal, plus tard caserne des Cara– biniers, aujourd'hui démoli. 12 Les Bich étaient parvenus, à la fin du XVIIIe siècle, à une telle aisance qu'ils figurèrent bientôt parmi les principales familles du Du– .ché. Aux temps de la Rèvolution française ils furent larges d'hospita– lité à des personnages illustres; le duc et la duchesse du Chablais 13 logèrent au palais Bich pendant un mois environ, en 1 797, un an avant la chute de la Monarchie. Les émigrés français et savoyards et les nobles piémontais trouvèrent chez les Bich un accueil empressé et cor– .dia!: c'est le cas du comte Rey, écuyer du comte d'Artois, du comte de la Pérouse, de Chambéry, du comte de Santa Rosa, du comte de Mar– tinengo, du marquis d'Ormea. Saint Bénoît Labre, se rendant à Rome vers 1770, logea aussi - paraît-il - chez les Bich. Royaliste convaincu et chrétien sans reproche, mais autoritaire, intrigant et paternaliste, Pantaléon Bich eut à souffrir en 1801 des représailles de la ne insurrection des Socques qui, à l'encontre de la première, ne connut aucune réserve ni distinction des personnes. Le palais Bich fut pillé et c'est grâce à l'intervention du curé local, le cha– noine Mathieu Dauphin (t 1818) si les insurgés ne sévirent pas contre l'octogénaire Pantaléon et son épouse. Tout en n'ayant pas fréquenté l'Université, Pantaléon Bich, intel– ligence ouverte et perspicace, s'occupa de différentes études; il laissa des notes sur l'agronomie (notamment sur le jardinage, les fleurs, la vigne et le vin), sur l'art textile (il avait fondé aussi une filature à Châtillon); il n'oublia pas non plus la physique, l'histoire, la philoso- 2hie et aborda même la poésie. A la fin du siècle passé on conservait encore quelques mémoires de statistique, de démographie et de mé– téorologie, dus à sa plume. Il avait voyagé beaucoup: il visita Bâle, Neuchâtel, Lyon, Mont- 2ellier, outre, bien entendu, le Piémont; partout il avait des carres- 12 La primitive maison communale, appelée « la Casane » se dressait presque en .face de l'église actuelle, au-dessus du Bourg. Après être devenue, en 1758, le premier 1iiège du Bureau de l'insinuation, elle fut affectée au service de l'école des garçons. Cette ancienne bâtisse qui vit se dérouler une grande partie de l'histoire de Châtillon .a été inconsidérément rasée, il y a quelques années. Voir une courte notice sur « la Casane » dans BASA, vol. XXI , Aoste 1926, p. 59. 13 Bénoit-Maurice de Savoie (1741-1808) et Mari('·Anne de Savoie sa nièce (1757- 1824).
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