BASA
126 L. Colliard pondances suivies. Son abonnement au Mercure politique et au Jour– nal encyclopédique de France nous témoigne de ses multiples intérêts. Au temps de l'occupation française, tout en ne reniant pas ses sen– timents monarchistes, il sut se conduire assez habilement. La maison Bich, étant la plus vaste et la plus sompteuse du Bourg de Châtillon, reçut - d'après la tradition - l'insigne honneur de lo– ger, en 1800, Napoléon et sa suite. Il est d'ailleurs avéré qu'à la même époque la demeure des Bich logea l'Etat Major de l'armée austro-sarde. Cet insigne bienfaiteur de Châtillon mourut le 20 juillet 1801, à l'âge de 81 ans, après une maladie qui s'était prolongé pendant plusieurs mois, à la suite du choc éprouvé lors du pillage de sa maison. Il fut assisté par son ami intime le chanoine-curé Dauphin. * * * Le défunt laissait deux fils: Jean-Jacques-Pantaléon, âgé de 23 ans, fruit de son second mariage, et Victor-Joseph, âgé de 19 ans, sous la tutelle de sa mère, la baronne MARrn-JosÉPHINE Cacchiardi de Mont– fleury. Jeune encore (elle n'avait que 45 ans), Mme veuve Bich entre– prit de s'occuper avec une énergie extraordinaire des intérêts de sa famille. Infatigable, elle prit non seulement les rênes de la tutelle de son propre fils, mais elle fit encore valoir les intérêts de l'aîné, à peine majeur. Son activité fut inlassable; elle s'appliqua à « surveiller les agents, les fondeurs, les affineurs, vérifier les registres, contrôler les comptes, avoir l'oeil aux forêts, au charbon, magasins, etc., et correspondre avec une foule de négociants des principales villes du Piémont, de la Suisse et de la France, et faire encore valoir la filature de la soie à Châtillon, acheter les cocons et les feuilles de mûrier... ». 14 Elle eut l'oeil aussi aux propriétés rurales de la famille: la ferme de Rivarola, près de Verrès, la ferme de Châtillon, la ferme de Pontey, la ferme de Valleil à Torgnon, ainsi que les deux alpages, de 80 vaches chacun, de Tronchaney et de Chavacour, les vignes et d'autres biens. Cette dame laborieuse, qui avait été éduquée à Chambéry et con– naissait, ainsi que son mari, le français, l'italien et l'allemand, apporta dans la maison Bich un souffie de renouveau, un ton aristocrate, élé- 14 Abrégé..., ms. cit., p. 21.
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