BASA

134 L. Colliard en droit, il fit pratique à Turin sous le plus célèbre jurisconsulte de l'époque, l'avocat Barbaroux, plus tard ministre du roi Charles-Albert. Le 13 avril 1809, Victor épousa à Turin la demoiselle Marie– Louise-Claudine-Charlotte Christillin, fille de l'avocat Jean Christillin, président du Tribunal d'Aoste, décédé en 1808, et de la comtesse Thé– rèse Mazé de la Roche. 28 Etant devenu sourd, Victor Bich dut quitter le barreau et entreprit de s'occuper des ses usines, mais surtout il s'attacha à la poésie, à la musique et à la littérature allemande. Notre avocat n'était pas taillé pour les affaires, il n'y avait pas été initié dès l'enfance; la ruse des fabricants l'effrayait. En 1816, la dernière comtesse de Challant, qui avait épousé deux ans auparavant le commandeur Aimé Passerin d'Entrèves, entreprit contre l'avocat Bich un très long procès à l'égard de certains droits féodaux sur les fabriques de Verrès et sur l'introduction du minérai. Ce procès traîna pendant 26 ans et fut la cause principale de la ruine de la branche cadette des Bich. En 1820, la comtesse obtint une «inhibition» contre l'avocat Bich qui se vit obligé de fermer la fabrique de Verrès, placée au bord de la Doire, et de renvoyer la plupart des ouvriers. Le procès continua encore après la mort de la comtesse (1841) et ne prit fin qu'en 1842, avec la complète victoire du commandeur d'Entrèves. La procès coûta aux Bich - dit-on - plus de 200.000 28 Elle était soeur de Louise Mazé de la Roche, qui épousa l'avocat François– Antoine de Tillier et a été la mère de Marie-Louise de Tillier, épouse Barillier. Voici comment François Bich (Abrégé, ms. dt. pp. 2-27) évoque le rencontre de Victor et de Charlotte: «Dans ce temps où la diligence publique ne venait d'Ivrée à Aoste et en retour qu'une seule fois par chaque semaine, Châtillon était l'étape forcée et où les voyageurs et chevaux s'arrêtaient jusqu'au lendemain. N'ayant alors autre hôtel, pour retirer voitures et chevaux, que le seul Lion d'Or au milieu entre la maison Bich et la maison Luboz, cette jeune demoiselle, âgée de 16 ans, n'eut pas de plus empressé que de se mettre à la fenêtre à respirer le bon air pur et voir Châtillon qu'elle n'avait encore jamais vu, étant née à la ville d'Aoste; c'était en printemps. Dans cet instant la vieille demoiselle Luboz et la dame Luboz, épouse du notaire, se mirent aussi à leur fenêtre, d'où elles remarquèrent l'air noble de cette jeune demoiselle Christillin qui s'écria : "Il fait bon frais dans ce pays". Les deux dames Luboz furent enchantées de la vue de cette demoiselle et conclurent qu'elle pouvait bien convenir à leur cousin Mr l'avocat Bich. De suite elles en firent part à Madame Bich, la mère de l'avocat ». Quelque temps après le mariage était décidé!

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