BASA

Les familles Bief, et Scala 137 Du mariage de Victor Bich et de Charlotte Christillin naquirent sept enfants, dont trois seulement survécurent: Marie-Victoire-José– phine, Félix-Pantaléon et Claude-François. MARIE-VICTOIRE-}osÉPHINE, l'aînée, naquit à Turin le 4 février 1810. Ne s'étant pas mariée, elle devint l'ange consolateur de ses deux frères, lors du départ de leur mère pour Chambéry. Cette fille, qui dans sa jeunesse était très douée, subit plus tard les rudes coups du destin; elle devint myope et fut sujette aussi à des maladies de nature nerveuse; par comble de disgrâce s'étant fracturé un pied, elle dut se servir, jeune encore, de béquilles. Elle mourut à Châtillon le 6 juin 1878, à l'âge de 68 ans. FÉLIX-PANTALÉON naquit à Turin le 18 mai 1815. Dès l'enfance il fut atteint par une maladie de la peau (dartre) qui le fit souffrir im– mensément jusqu'à l'âge de 25 ans. A cause de son état de santé, il ne put être accueilli dans les Col– lèges; il ne fit partant que des études privées avec des professeurs, que notre Abrégé définit pédants. Félix avait un grand goût pour les beaux-arts et le dessin et, à l'instar d'autres membres de sa famille, pour la musique. Après son cours de latin il se jeta à corps perdu dans la littérature française et italienne: celle-ci surtout le passionnait grandement. Même les der– niers mois de sa vie, très souffrant, il récitait nombre de vers de Dante, Pétrarque, Tasso, Foscolo et Manzoni. Son père, l'avocat Victor, avait laissé plus de 16.000 vers inédits; le jeune Félix marcha sur les traces paternelles. A la fin du siècle on conservait encore plusieurs inédits de Félix Bich et une belle collection de ses dessins. Jeune homme enthousiaste et perspicace, d'une activité fébrile, Fé– lix ne se délecta pas seulement à la littérature, mais prit une part ac– tive dans le maniement des affaires, toujours en course pour visiter les différentes usines, fermes et alpages de la famille. La patience, la constance et la fermeté de Félix se manifestèrent surtout quand survinrent les jours de la détresse.