BASA

Les familles Bich et Scala 139 appelé la Tour de Grange, « lieu isolé et sans aucun voisin sauf une tour en ruine ». 33 Les deux frères s'y installèrent le 1er juillet 1879. Quant à Félix Bich, il tomba gravement malade; le Conseil com– munal, le jugeant incapable d'ultérieur travail, se vit obligé de l'exo– nérer de son service de secrétaire communal de Châtillon, qu'il exerça pendant 14 ans, en lui accordant un subside de 10 livres par mois, voté par délibération du Conseil en date du 29 mai 1877. Depuis lors Félix ne fit que végéter et pour se soigner il eut recours à la Congré– gation de Charité. Dans un tel abandon, sans autre ressource que la charité publique, que son frère François allait rechercher ça et là dans Châtillon et les environs, l'état du pauvre homme ne fit qu'empirer. Pendant qu'il se levait encore, il étudiait et travaillait à des compositions littéraires ou à méditer et écrire des suppliques pour améliorer le sort de sa famille. Après la mi-mars 1882, Félix, extrêmement faible, ne put plus se lever. Cloué immobile sur son dur grabat, il ne faisait que prier, tandis que son frère François s'absentait de grandes heures, dans Châtillon et les environs, pour se procurer le nécessaire à la vie, en demandant la charité aux uns et aux autres dans ce même pays où autrefois la maison Bich avait fait bien des gens heureux! Et c'est sur ce sale grabat que le 8 septembre 1882, Félix Bich rendit son dernier soupir, à l'âge de 67 ans. CLAUDE-FRANÇOIS, dernier survivant de cette branche, se trouvait à présent seul. Il y a quelque chose de très pathétique dans la solitude de ces deux frères qui rappellent de si près les nobles frères Trao, du Mastro Don Gesualdo de Verga. Tous deux passèrent leurs dernières années dans la misère la plus noire, en compulsant les vieux papiers de famille et en élaborant des poser quelques effets et observer son thermomètre à la fenêtre du nord». Abrégé..., ms. cit., pp. 89-90. 33 Ibidem. Sur la tour de Grange, inconsidérément démolie vers 1960, voir L. CoL– LIARD, Fasti e decadenza ..., cit. pp. 88-90. Cette tour est déjà mentionnée dans une in– féodation d'Ebal de Challant du 23 janvier 1304 (Turin, Archives d'Etat, Section pre– mière, Duché d'Aoste, Montjovet, paquet 7, n• 19).

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