BASA
Colloque d'archéologie 281 je parlerai des travaux de M. Berton pour la Vallée d'Aoste qui a défini la civilisation alpestre au xve siècle notamment par la corres– pondance de l'iconographie qu'on retrouve dans un certain nombre d'églises, mais je ferais encore plus précisément allusion à l'enseigne– ment du professeur Castelnuovo à l'Université de Lausanne, qui a mon– tré qu'au xve siècle il y avait une civilisation, je dis bien une civi– lisation alpestre avec des styles différents, et que cette civilisation était à l'origine d'un mouvement politique, d'un mouvement de civilisation en général extrêmement puissant et qu'on est en train d'étudier main– tenant, et qu'il était défini par des critères très précis, et que cet en– semble n'était pas un hasard, puisqu'il avait donné lieu d'une part aux deux événements les plus importants du XV• siècle qui s'étaient passés dans les Alpes, c'est-à-dire le Concile de Bâle et le Concile de Cons– tance, et que d'autre part c'était bien dans les Alpes qu'étaient nés et qu'avaient appartenu les deux personnages les plus importants de l'épo– que, qui étaient d'une part Amédée VIII et d'autre part l'empereur Frédéric. Donc je voudrais , voyez-vous, que prenant exemple d'une part sur cet enseignement nous puissions en quelque sorte dans le cadre de votre Comité de liaison étudier tout de même ce phénomène sur un plan extrêmement scientifique et définir des critères. Deuxième point: j'en viens à ce que j'appellerai les compétences propres et les méthodes. Et je viens à l'archéologie. Je dirai que l'ar– chéologie ne s'improvise pas. Et là nous sommes en butte à deux écueils absolument contradictoires. Vous avez entendu hier l'admirable communication de M. le professeur Sauter 1 et je pense que tout le monde a dû être frappé par la précision, par la netteté, par l'aspect véritablement scientifique de cette communication. Eh bien, je dois dire que ça doit être le modèle que nous devons suivre. Et l'archéologie ne s'improvisant pas, il y a effectivement et évidemment des méthodes à mettre au point. Ja dirais que dans un domaine qui touche, qui confine à l'archéologie, je me suis heurté moi-même à des difficultés considé– rables lorsque, par exemple, j'ai voulu commencer dans mon arrondis– sement l'inventaire des monuments français . Il est bien évident qu'il y a un organisme qui a la charge de l'inventaire des monuments fran– çais, et dès que nous voulons faire cet inventaire nous nous heurtons à des quantités de difficultés, quand ce ne serait, par exemple, que la difficulté de la terminologie. Nous n'avons pas de terminologie com– mune, nous n'avons pas de critères communs, et il est bien évident que l'inventaire des monuments français a dû , avant d'entreprendre son travail, éditer un dictionnaire de termes d'archéologie. Il n'y a pas deux architectes qui emploient les mêmes termes avec le même sens, il n'y a pas deux archéologues qui emploient les mêmes termes avec le même 1 Cf. infra, pp. 33 5-344.
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