BASA
Colloque d'archéologie 299 différentes une de l'autre, qui ne sont pas contemporaines. Mais étant donné la fracture même des chapiteaux et des maçonneries, ces deux cryptes sont relativement proches l'une de l'autre comme date. Je ne peux pas dire quelle est la crypte la plus ancienne par rapport à l'au– tre, mais la réponse existe. Elle existe dans le mur qui les sépare, car il est clair que le mur qui sépare ces deux cryptes appartient à la plus ancienne, avec les deux colonnes qui y sont engagées, et que la seconde crypte, puisqu'elle a également deux colonnes engagées dans ce mur, comprend un second mur, une espèce de doublage de ce mur, collé contre le premier, et que ce collage est lisible. Il faudrait simplement se promener sur l'estrade, disons sur le couronnement de ce mur qui a été démoli, pour voir quelle est la partie collée contre l'autre. Il fau– drait une échelle et des salopettes, en une heure c'est probablement décelé. Les piles endossées sont appareillées en forme de disques relati– vement courts et séparés par de très gros joints. C'est une technique qui est archaïque, qui certainement doit être placée autour du VIII• siècle. Et je pense à la crypte de Saint-Solesme de Blois, distante au point de vue géographique, mais enfin qui présente des caractères à peu près semblables. Donc il semble bien qu'on peut dater chapiteaux, piliers et la maçonnerie qui lie ces piliers, c'est-à-dire la base du mur, du VIII• siècle ou du VII• peut-être. Il me semble que là il y a un tout homogène. Et je pense que les deux cryptes doivent être datées, les deux, de la fin du VII• ou du VIII•, mais avec un décalage de dates relativement court. Par contre, quand on examine les voûtes, elles apparaissent voutées sur doubleaux, ce qui typologiquement, en tout cas d'après nos schémas intellectuels usuels, paraît une aberration pour le VIII• siècle. Mais si on regarde l'appareil du mur on s'aperçoit que la partie haute du mur, au-dessus du niveau des chapiteaux, c'est-à-dire ces espèces de tympans, sont en un matériel différent, plus bâtard, plus en désordre que la partie basse qui, elle, paraît assisée de façon assez correcte, bien que ce soit fait avec des boulets, des cailloux très hétérogènes, vraiment des cailloux de rivière. Donc il semble que dans le mur il y a deux étapes de construction: une qui s'arrête au niveau des chapiteaux, et une autre, qui est le tym– pan, et évidemment la voûte qui va dessus . Et alors comme l'église a été détruite au début du XI• siècle, c'est-à-dire, si j'ai bien noté la date, en 1041, reconstruite à partir de 1041 , alors on peut émettre cette hy– pothèse de travail, que nous avons une crypte, disons d'époque caro– lingienne, de deux salles, successivement construites mais à des délais relativement courts, puis une destruction qui laisse en place les ma– çonneries et les piliers, mais qui détruit les voûtes, et une reconstruc– tion du milieu du XI• siècle, qui serait la reconstruction de la partie haute des murs et des voûtes, que nous avons maintenant en témoin évidem-
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