BASA

304 Colloque d'archéologie environ, placés en quinconce par rapport à un troisième détruit par la pelle mécanique utilisée pour le creusement de la tranchée. Parmi les déblais de la fouille, on a recueilli un tronçon de petite colonne lisse en pierre blanche de 0,50 m de haut et de 0,24 m de .:liamètre, deux dalles de pierre soigneusement moulurées d'un talon sur un côté, de nombreux débris de briques rouges et des tuiles ro– maines à rebord. Sur les restes du pavement, à 1 m de profondeur, on a aussi retrouvé de nombreux débris de tuiles plates et un crampon de fer très oxydé . Entre les piliers la terre était meuble et mélangée de briques de– venues purulentes. On y remarquait des traces noires et parmi les dé– bris on a recueilli une moitié de brique creuse de chauffage à section rectangulaire (cuniculus), où l'on distingue encore le trou latéral de la diffusion de la chaleur; puis une autre brique creuse intacte, sans ouverture latérale, et de très nombreux fragments de briques analo– gues ont restés dans la tranchée. Leur intérieur avait des croûtes noirâtres. Aucune monnaie n'a été trouvée. Quant au pavement et au sol de béton mêlé de briques cassées, il paraissait se prolonger sous la place des Victoires, mais sur une largeur de quelques mètres seulement, et il n'y avait pas possibilité de poursuivre les travaux dans cette di– rection. La tranchée coupait les bases de deux murs qui formaient certai– nement l'angle d'une construction à l'intérieur duquel étaient les trois piliers de briques. Cela représente donc l'angle Nord-Ouest d'un hypo– causte romain, dont il ne subsisterait plus que cette extrémité. Tout le reste de la construction a été détruit lors de l'établissement des caves de l'immeuble Lozia et cet immeuble est très ancien puisqu'il figure déjà dans le cadastre de 1730 et dans le plan du Theatrum Sa– baudiae. Cette découverte provoque plusieurs remarques. C'est la première fois que l'on trouve des vestiges de l'époque romaine à Moûtiers sur la rive gauche de l'Isère. Jusqu'à présent les trouvailles avaient été faites dans le quartier de la cathédrale sur la rive droite. Et alors que dans ce secteur les vestiges étaient habituellement à trois ou quatre mètres de profondeur, les restes de l'hypocauste, rive gauche, étaient presque à la surface du sol actuel.

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