BASA
4 Académie St-Anselme - J'aimerais faire ressortir en particulier ses qualités, d'esprit, de coeur, d 'âme et de volonté qui lui ont valu l'estime unanime et la confiance de son peuple, qui a littéralement pleuré lors de son départ et lors de ses funérailles, si imposantes, si émouvantes. - Je serais comblé si au terme de cette conversation, nous serons mieux disposés à aimer, plus effectivement et plus généreusement, comme il a su le faire, ce peuple et ce Pays d'Aoste pour lesquels il a vécu, il a suffert et oeuvré, et pour lesquels il est mort. Et tout d'abord, rappelons-le, revoyons-le, si vous le voulez: M. Aimé Berthet était un très bel homme: haut de taille, d'une belle et forte carrure montagnarde, d'une allure franche et sûre, d'une tenue simple et pourtant soignée; sa physionomie inspirait la sympathie ; elle était l'image parfaite de l'honnête homme; ses yeux étaient gris teintés d'azur, le regard droit , franc et serein, parfois grave, parfois souriant selon les sentiments ou les problèmes qui le hantaient; de beaux che– veux, touffus , ondulés qui grisonnaient ou blanchissaient un peu plus à chaque saison couronnaient son front sans rides, souvent bronzé, l'été, par les courses en montagne; au menton la caractéristique bar– biche, aux mêmes couleurs qu'il portait, je crois, depuis son service militaire auprès des « alpins » qui la tenaient, pour lors, comme leur prérogative presque en exclusive: le « pizzo » ou le « bouc » des Alpini! Tels sont les traits physiques que nous rappellons avec sympathie de M. Aimé Berthet: en fait un bon et beau Valdôtain de la plus pure et meilleure race, si vous me permettez ce mot. Et il est une autre caractéristique qui nous frappait immédiate– ment chez M. le Sénateur Berthet: sa popularité! Tout le monde, dans la Vallée, le connaissait, tout le monde le sa– luait, en tout premier lieu les paysans, les ouvriers, les campagnards, les montagnards, les humbles enfin ... Combien de fois nous avons eu l'occasion de l'accompagner ou de nous arrêter avec lui pour quelques instants, dans les rues de la Ville d'Aoste, le mardi en particulier ou les jours de foire: c'était alors litté– ralement impossible de tenir une conversation quelque peu soutenue, tellement il se devait de serrer les mains qui se tendaient vers lui, répondre aux saluts qu'on lui portait ou aux questions qu'on lui posait à tout moment... Et il faisait cela tout naturellement, avec une grâce
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=