BASA

354 Colloque d'archéologie gneurie des comtes de Savoie. Ceux-ci y installèrent un châtelain qui vers la moitié du même siècle fut aussi le bailli du duché. En 1263, le réorganisateur de l'administration savoyarde, le comte Pierre, ache– tait des nobles de Palatio la tour, soit l'édifice avec ses annexes, murs de clôture et trois crottae, situés à l'intérieur des murs de la ville, près du Palatium Rotondum. Il s'agit de la tour nord-est de l'enceinte ro– maine, près de !'Amphithéâtre, qui devint la tour du Bailliage, siège de l'administration et prison. L'acte de vente spécifie que la tour « di– citur Tricodola », ou bien « Tricodola ». Il m'a été impossible de comprendre la signification de ce surnom, qui ne figure dans aucun traité d'art militaire romain, ni dans aucun glossaire que j'ai pu con– sulter, si ce n'est par la première partie du mot Trico, triconis, dola demeurant insaisissable. Codulum d'autre part, c'est-à-dire tricodolum est l'extrémité d'un couteau, d'une épée qui s'emmanche dans le bois ou la poignée. On ne voit pas comme une tour pourrait s'appeler « trois manches de couteau», « tria codola ». Il reste les tricones, en bas latin c'étaient les truands, les durs. Le surnom de la tour aurait donc à voir avec ces gens-là, était-ce le fait de sa position écartée dans un coin de la ville ou du voisinage de !'Amphithéâtre, car les amphi– théâtres au bas empire étaient devenus de fort mauvais lieux. Atte– nants eux-aussi au Palais Rond, se trouvaient l'église et le couvent des chanoinesses de Sainte-Catherine, construits dit-on un peu avant 1247. Leurs possessions allaient s'agrandissant jusqu'à comprendre pres– que le Théâtre, car la partie devant le Théâtre était récemment expro– priée au bénéfice des fouilles. De nombreuses chartes de donations, depuis 1235-1271, à ce couvent, de vendre une investiture de biens par la baisse, mentionnent des casaria, ou un casale cum crotta, ou des crottae, iuxta Palatium Rotundum et in Palatio Rotundo. Dans ces crottae avec leurs édifices je crois qu'on peut reconnaître des parties du circuit de !'Amphithéâtre, sous les arcades extérieures, c'est-à-dire la galerie ou l'ambulacre sous le niveau du sol, qui par– courait tout le circuit de !'Amphithéâtre sous les arcades extérieures. Les huit arcades qui restent debout des soixante originaires, sont fer– mées, nous le verrons maintenant, et servent précisément d'habitation et dépôt. Dans une charte de 1284, !'Amphithéâtre est nommé Pala– tium vetus, mais une autre de 1397 mentionne, toujours près du cou– vent, un parvum palatium rotondum que je ne saurais identifier. La