BASA

Colloque d'archéologie 403 ou moins compte de la gravité de son acte, achève sciemment et sans perte de temps la destruction commencée fortuitement; - d'autres, parce que le personnel du chantier s'est partagé un dépôt monétaire afin de le vendre à quelque collectionneur complice ou à quelques pillards professionnels; - d'autres, parce qu'une découverte locale, connue seulement dans des limites étroites, n'arrive à la connaissance de ceux qui pour– raient la sauver que lorsqu'il n'y a plus pratiquement rien à faire; - d'autres, enfin, parce que les lenteurs à réaliser les choses et à transmettre une information aux autorités successives ne permettent plus le sauvetage! ... Y a-t-il un remède possible à tout cela? Je pense que oui. Car, si un citoyen quelconque n'a pas le droit de laisser sans la secourir une personne en danger de mort, il n'a pas non plus le droit - s'il ap– partient à une société d'histoire et d'archéologie - de fermer les yeux sur la dilapidation des richesses archéologiques et historiques de sa région, lorsqu'elles sont en danger de mort. Quelle solution proposer? Tout d'abord, naturallement, un effort incessant et patient d'éducation du Public en général et des destruc– teurs éventuels ou possibles, tels que les entrepreneurs ou chefs de chantiers de Travaux Publics, en particulier. Mais je ne me fais guère d'illusions! ... Il faudrait surtout créer et préparer à l'avance des moyens (en per– sonnel et en matériel) susceptibles d'intervenir en temps utile. C'est-à– dire immédiatement. Or, partout, l'Administration est trop lontaine. Les responsables locaux trop surchargés de travail, les Directions Régionales des Anti– quités et les Circonscriptions archéologiques beaucoup trop vastes, d'autant plus que leurs Directeurs ont déjà, par ailleurs, des responsa– bilités diverses lourdes et très étendues. Il me semble donc qu'il manque, entre le lieu possible d'une dé– couverte fortuite et l'échelon lointain responsable, les moyens inter– médiaires, en hommes et en personnel, les organismes locaux« d'éclai– reurs » et de « secouristes » de l'archéologie, susceptibles d'une action rapide et efficace, comme le sont les secouristes de la Croix-Rouge, dans un tout autre domaine.

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