BASA

20 Académie St-Anselme ligieuse, plus particulièrement dans le domaine de l'hagiographie. C'est en ces matières qu'il donna le meilleur de lui-même, dans de rares articles - trop rares au gré de ses amis - tant était grand son souci de la perfection. Il se fit ainsi des amitiés précieuses dont tout autre que lui se serait glorifié: les Bollandistes de Bruxelles n'ont pas tardé à le tenir pour un de leurs collaborateurs laïcs, et d'abord le senior de cette illustre société, le P. Hippolyte Delehaye, et puis le P. Baudouin de Gaiflier, sans oublier le P. G.G. Meersseman, OP., de l'Université de Fribourg, et les pères franciscains de Quaracchi. Tout en poursuivant ses recherches dans les archives de Sienne, de Pérouse ou d'Assise, M. Kern demeurait accessible à tous ceux qui avaient recours au trésor de son érudition. C'est pour rendre témoi– gnage au maître qui a rendu des services inappréciables que l'Univer– sité de Lausanne lui a décerné, en 1962, le doctorat ès lettres honoris causa: «en hommage à l'historien scrupuleux et probe, connaisseur passionné des choses du moyen âge, au maître inlassablement dévoué à ses étudiants ». Le grand rêve de M. Kern avait été de publier les « Chapitres gé– néraux » et les « Visites de l'Ordre de Cluny ». Il avait entrepris l'édition des Visites et des Chapitres concernant les prieurs clunisiens situés sur le territoire suisse actuel, non sans avoir en vue une publi– cation plus étendue encore. La rencontre, vers 1925, de dom Gaston Charvin, O.S.B., de l'abbaye de Ligugé, permit d'entrevoir « une entente de coédition générale portant sur l'ensemble des Chapitres et Visites de l'Ordre de Cluny jusqu'en l 'année 1571 ». Mais des diffi– cultés imprévues du côté de dom Charvin, chez Léon Kern ses exi– gences de perfection aggravées par le peu de temps dont il disposait, bloquèrent hélas! la poursuite de l'entreprise. M. Kern acheva cepen– dant « de mettre au point les textes qu'il avait recueillis et abon– damment annotés », mais il se refusa ensuite « d'aller plus avant, esti– mant que son travail régional et partiel devait être incorporé dans une publication générale». Et alors, relève dom Charvin dans son Avant– Propos (Statuts, chapitres généraux et visites de l'ordre de Cluny, t. 1, Paris, 1965, pp. 4-5), M. Kern proposa au savant bénédictin de join– dre ses efforts aux siens et lui remit « avec un désintéressement rare » un ensemble de textes allant de 1231 à 1496, soit près de trois cents pages.

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