BASA

Commémorations Et dans l'humidité qui décrépit l'étable, Et dès que le soleil acquiert plus de vigueur, Quand parviennent des prés les premières senteurs Les bêtes vont rêver des alpes désirables». 37 Il s'enfonce dans les sentiments et le caractère de notre peuple. Les audacieux alpinistes lui suggèrent de beaux vers: «Ils vont sur la paroi qu'illumine l'éclair, Pour couronner là-haut leur rêve de conquête, Ils laissent du sang chaud sur le fil des arêtes Et leur peau se durcit au froid baiser de l'air ». Mais c'est surtout sa Foi qui domine tout son univers. Il y reste attaché comme le sapin au roc qui le soutient. Il perce les sensations qu'elle suscite dans les êtres les plus humbles et il en ré~tè1e les effets dans les âmes les plus nobles. Le second recueil « Les Chants du Terroir », sort aux éditions Musumeci en 1970; il reprend les mêmes thèmes qui sont dus au même flux d'inspiration. Ils furent tous écrits d'ailleurs entre 1951 et 1952. Edmond Trenta signe alors ce petit volume en supprimant le Z terminal à son nom. Le patronyme ne contient d'ailleurs pas cette lettre finale dans les registres d'Etat civil d'Issime. C'est donc que !'Auteur a voulu l'ajouter dans la publication de 1952. Il le complète d'ailleurs en 1970 par le nom de famille de sa mère, Mathéry, nom qui a disparu des répertoires communaux d'Issime, la descendance s'étant éteinte. Plusieurs poèmes d'Edmond Trenta ne sont pas contenus dans ces deux recueils et ce sont parmi les meilleurs; ils ont été publiés,. épars, dans «Le Pays d'Aoste» ou la revue «Le Flambeau». Edmond Trenta fit, avec André Ferré, Léon Manzetti et Auguste Petigat, partie de cette nouvelle équipe de poètes valdôtains qui re– nouvelèrent le souffle de notre littérature en vers. Si les thème touchés sont bien enfermés encore, comme le pays, dans ces hautes montagnes, s'il manque encore l'inspiration géniale qui pût les emporter au-delà de nos confins, on remarque cependant qu'un contact nouveau a vi– vifié leur production. Tous ont ressenti les sentiments naturels de notre peuple et ses états d'âme habituels: pessimisme adouci par la