BASA
ALLOCUTION PRONONCÉE EN LA SALLE DU CHATEAU DE PÉNIS par AIMÉ- PIERRE FRUTAZ Président de l'Académie St-Anselme d'Aoste Mesdames, Messieurs, Au nom de l'Académie St-Anselme que j'ai l'honneur de représenter, je vous souhaite la bienvenue dans notre Vallée d'Aoste et dans notre antique cité connue sous le nom glorieux d'Augusta Praetoria, ot1 le jeune Anselme a vécu jusqu'à son départ pour la Bourgogne, première étape de son voyage qui devait le conduire au Bec, monastère bénédictin de Normandie, où il donnera libre essor à sa profonde et limpide intelligence et se livrera totalement à Dieu dans la vie monastique, ce Dieu que sa fervente imagination enfantine croyait habiter par-dessus les montagnes qui environnaient sa petite ville natale et qu'il supposait pouvoir rejoindre en les escaladant. 1 St Anselme, « vita peccator, habitu monachus, sive iubente sive permittente Deo Cantuariae metropolis vocatus episcopus », 2 « duquel la naissance a grandement honoré nos montagnes » 3 , a de tout temps intéressé historiens, philosophes et théologiens, comme en fait foi la riche bibliographie qui le concerne, et qui a 1 Cf. EADMERI munachi cantuariensis Vita Sancti Anselmi Archiepiscopi Cantua– riensis, I, 2, éd. R.W. SOUTHERN, The Life of St. Anselm archbishop of Canterbury by Eadmer, London-Edinburgh [1962], p. 4. «At Anselmus filius horum; cum puer parvulus esset, maternis prout aetas sua patiebatur colloquiis libenter animum inten– debat. Et audito unum Deum sursum in caelo esse, omnia regentem, omnia conti– nentem; suspicatus est utpote puer inter montes nutritus caelum montibus incumbere, in quo et aulam Dei esse, eamque per montes adiri passe ». 2 L'une ou l'autre de ces expressions d'humilité, ou les trois ensemble, sont souvent employées par St Anselme, v. par ex. I'Epistola de Incarnatione Verbi, dans S. Anselmi Cantuariensis Archiepiscopi Opera omnia, éd. F. S. SCHMITT, II, Edinburgh 1946, p. 3. L'humilité de St Anselme est resplendissante dans cette réponse ad Avesgo– tum monachum: « Quod vero quaeritis, cur fama Lanfranchi atque Wimundi plus mea per orbem volet: utique quia non quilibet flos pari rosae fragat adore, etiam si non dispari fallat rubore » (Ep. 20, c. 1077, ibid., III, 1946, p. 127). 3 Saint FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la Vie dévote, 2e partie, chap. XIII , dans Oeuvres de St François de Sales... édition complète... par les soins des religieuses de la Visitation du premier monastère d'Annecy, III, Annecy 1893, p. 97.
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