BASA
24 P. Vignaux de l'Exode », on estime que la notion de Dieu comme l'Etre même « devait engendrer tôt ou tard une nouvelle preuve de son existence, celle dont le Proslogion a donné la première forme, et quand on situe la ratio Anselmi dans une « théologie de l'essence », en la liant à une « notion fondamentale de l'être-essence ». 22 C'est le lieu de remarquer que le Domine... tu es qui es ne paraît qu'au chapitre XXII du Proslogion, presqu'au terme de l'ascension dialectique dont le quo majus initial est le moteur. Pour écarter une image statique de « l'essentialité », on peut ajouter que si les preuves du Monologion atteignent une summa essentia, celle-ci est aliquid [ quod] viget per seipsum (ch. XIII). L'histoire de la philosophie doit éviter de réduire l'originalité de la pensée anselmienne que l'interprétation strictement théologique de Karl Barth visait à manifester. Elle peut le faire en opérant sur les deux plans où nous sommes placés: - celui d'une histoire de la raison, ayant pour objet les concepts et leur mode de liaison, - celui d'une histoire de la philosophie de la religion, celle-ci ét,ant assez largement conçue pour embrasser toute réflexion, même radicalement critique, sur les religions positives, y compris le christianisme. 22 É . GILSON, L'esprit de la philosophie médiévale, Vrin, Paris, 1944, p. 58 et Le thomisme, Vrin, 1944, pp. 73-78.
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