BASA

QUESTIONS SUR L'INTERPRÉTATION DU « PROSLOGION » PAR JULES VUILLEMIN par FERNAND BRUNNER (Université de Neuchâtel) Présenter l'ouvrage de Jules Vuillemin: Le Dieu d'Anselme et les apparences de la raison, Paris, Aubier, 1971, est un plaisir particulier. Son mérite éclate aux yeux: il fournit des analyses nouvelles et poussées des raisonnements d'Anselme et ajoute à de magistrales reconstructions rationnelles quantité de remarques pro– fondes sur des aspects capitaux de la métaphysique classique. L'auteur appartient à l'école de Martial Gueroult, qui s'attache à l'étude des structures des philosophies, et il a conduit cet effort jusqu'à tenter une formalisation très complète de l'argument d'Anselme. Quoique l'auteur adopte à l'égard d'Anselme une attitude critique, il évite de se placer à un point de vue étranger, celui de Kant par exemple: il admet provisoirement le réalisme d'Anselme pour mettre à l'épreuve le présupposé de son argument, c'est-à-dire l'idée de Dieu qu'il implique. Cependant, malgré la volonté d'objectivité de Vuillemin, on ne peut s'empêcher de se demander si l'auteur rend pleine justice à Anselme. Un petit groupe de travail de l'Université de Neuchâtel, comprenant le professeur Jean-Blaise Grize, s'est livré, l'hiver dernier, à une première réflexion sur le livre de Vuillemin: c'est le résultat provisoire de ces entretiens que je communique ici avec toute la modestie qui est de rigueur. Je commencerai par présenter l'ouvrage de Vuillemin, puis je poserai quelques-unes des questions que sa lecture nous a suggérées. 1 Le Dieu d'Anselme et les apparences de la raison comprend quatre parties. Dans la première, l'auteur analyse l'argument du Proslogion et la réponse d'Anselme à Gaunilon, et dans la seconde, il se pose la question de la validité de la preuve. Il consacre les deux dernières parties à l'examen de la question de la possibilité

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=