BASA
Inter prétation du «Proslogion» 79 Il ne semble pas que l'idée du parfait exige d 'être construite. Invoquer, avec Taylor, 4, les fractions continues du type: 1 + 1 2+1 2+1 etc., qui fournissent des valeurs convergentes, alternativement trop grandes et trop petites, c'est tenter d'expliquer la doctrine platoni– cienne du Grand et du Petit; ce n'est pas rendre compte de la théorie des Idées comme telle. Dans son ouvrage sur la participation chez Thomas d'Aquin, le P. Geiger, exposant le platonisme, rappelle « la nécessité pour tout contenu formel de subsister d'abord à l'état pur ». « Les Idées, ajoute-t-il, sont intelligibles par elles-mêmes, d'une intelligibilité nécessaire par soi, comme elles sont êtres par elles– mêmes et nécessairement. Elles n'ont besoin ni d'explication ni de justification» (pp. 184-185). La connaissance des Idées est une anamnèse et un commencement absolu (p. 183). Le postulat du parfait n'a donc pas à être validé par une construction. Bien entendu, il n'est pas non plus assuré empirique– ment: « En présence des seuls êtres imparfaits, écrit encore le P. Geiger, d'où peut venir l'idée de l' absolue perfection, à moins que ce ne soit par une lumière purement intérieure ». C'est le postulat du parfait qui fonde la construction des effets a priori, en donnant à l'imperfection sa relation constitutive à la perfection. Il semble bien que la preuve de la possibilité de l'idée de Dieu par la convergence d'une suite, pas plus que cette démonstration par l'ensemble de tous les êtres tels qu'il est possible d'en penser de plus grands, ne soit une construction du prieur du Bec. 6) La critique du recours à l'impossibilité de la régression à l'infini est-elle justifiée? Dans un des paragraphes les plus intéressants de son livre, Vuillemin soutient qu 'au chapitre IV du Monologion, Anselme raisonne sur la simple pluralité des degrés. Dans cette • Plata. The Man and his Work, 1926 et rééd., p. 508 et suiv.
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