BASA

L'argument d'Anselme 145 tour l'exemple pour montrer qu'il comprend bien ce que l'autre veut dire 19 mais c'est aussitôt pour le rejeter explicitement comme ne s'appliquant pas au concept en cause. 20 5) L'exemple de l'Homme, avancé par Gaunilon pour com– parer la pensée d'un concept renvoyant à un être concevable (à l'aide des Universaux) et celle d'un concept renvoyant à un être inconcevable. 21 Dégageons maintenant le vecteur pédagogique de chacun de ces exemples: 1) Le premier exemple, avancé par Anselme pour faire comprendre, est compris différemment par Gaunilon; Anselme rectifie. 2) Le second exemple en est un qu 'Anselme se donne à lui-même pour s'aider à comprendre. 3) Le troisième exemple est avancé par Anselme pour faire comprendre. 4) Le quatrième exemple, avancé par Gaunilon pour faire comprendre, est compris mais écarté par Anselme. 5) Le cinquième exemple est avancé par Gaunilon pour faire comprendre. Le deuxième exemple témoigne bien d'une démarche personnelle d'Anselme voulant comprendre sa foi. 22 Les quatre autres exemples sont avancés pour faire comprendre à l'Autre. Or il y a désaccord manifesté concernant deux de ces exemples: Gaunilon, selon Anselme, dévie le sens de l'exemple du Tableau et propose un exemple hors– d'ordre, toujours selon Anselme, c'est-à-dire celui de l'Ile perdue. Ces deux exemples, loin d'illustrer des aspects accessoires de la question, sont précisément au coeur de l'argument. On pourrait même dire qu'ils sont les deux images de pointe illustrant chacune une façon différente de penser l'acte de comprendre. Mais «façon de comprendre» quoi? Façon de comprendre l'implication de 1 • Cf. K-70. 2 ° Cf. K-78. 21 Cf. K-60. 22 « Doce me quaerere te... » (K-10).

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