BASA

Saint Anselme liturgiste 291 cations suivantes, qui disparaîtront en 1617 avec l'introduction de l'ordo missae romain: «Ave in aeternum sanctissima caro Christi mihi super omnia summa dulcedo », et «Ave in aeternum celestis potus mihi ante omnia et super omnia summa dulcedo. » 8 - La messe terminée, le célébrant bénit les fidèles avec une formule de saveur gallicane: « Benedicat vos divina maiestas Pater et Filius et Spiritus Sanctus ». Le peu que je viens de dire montre surabondamment que la magnifique liturgie valdôtaine mérite et amplius d'être étudiée avec tous les soins désirables . Le seul ordo missae ne contient pas moins de 98 formules différentes, ce qui constitue une manière de record. Que dire de la richesse euchologique et cérémonielle des grandes fonctions annuelles? Pour ne nommer que les principales, je citerai seulement les Cendres, les Rameaux, les saintes huiles le Jeudi– Saint, l'adoration de la Croix le Vendredi-Saint, les rites si complexes du Samedi-Saint, et aussi la Litanie majeure, les Rogations et la fête si populaire de la Chandeleur. Une telle étude réservera aux litur– gistes et aux érudits plus d'une heureuse surprise. Je voudrais maintenant vous dire quelques mots sur le culte de saint Anselme à Aoste. Saint Anselme, enfant du pays, a laissé - si je puis dire - des traces profondes à Aoste. Les valdôtains se souviennent toujours de l'enfant illustre de leur pays. Il y a au n. 4 de la rue actuelle Saint-Anselme, tout près des Portes Préto– riennes, la maison où naquit notre saint national. A vrai dire cette maison ne remonte qu'à 1505, mais, comme l'a montré Mgr Duc, dans un mémoire à l'Académie Saint-Anselme, elle semble bien avoir été bâtie sur l'emplacement de celle où Anselme vit le jour. En 1855, le célèbre chanoine Jean-Antoine Gal fonda l'Aca– démie Saint-Anselme, dont le but était de réunir les érudits valdô– tains et de promouvoir les études historiques sur la chère Vallée. Cette Académie publia dès sa fondation un bulletin annuel dont le moins qu'on puisse dire est qu'il constitue une mine incroyable d'informations de tout genre sur la Vallis Augusta. En 1881, la générosité du chanoine Dominique Noussan dota le clocher de la Cathédrale de nouvelles cloches. A l'une d'entre elles il donna le nom de saint Anselme. Enfin, en 1909, huit-cents ans après sa mort, fut érigée une statue superbe de bronze qui représente saint An-