BASA
Saint Anselme liturgiste 293 propre consistait dans les trois leçons du Bréviaire et constituait un petit résumé de la vie de ce personnage : « Anselmus patre Gun– dulfo et matre Ermemberga, qui in Augusta civitate, quae confinis est Burgundiae et Lombardiae, conversati sunt natus ... ». Au point de vue de la hiérarchie des fêtes, celle d'Anselme n'était qualifiée que de simplex, c'est-à-dire au bas de l'échelle. Entre temps Rome avait étendu la fête de saint Anselme à l'Eglise universelle en 1690 et décerné au saint archevêque le titre de docteur de l'Eglise en 1720. Ces décisions liturgiques poussèrent le chanoine Ribitel, cheville ouvrière de la révision de la liturgie valdôtaine, à modifier les prescriptions des livres antérieurs. Dans le Bréviaire de 1732 et le Missel de 1733, approuvés par l'évêque Rambert, la fête d'Anselme est qualifiée de quadruplex, c'est-à-dire juste en dessous des très très grandes fêtes. La messe est prise, cette fois, au commun des docteurs. Quant à la leçon du second nocturne, elle fut modifiée: « Anselmus Augusta urbe ad alpinas radices posita parentibus non obscuris ortus ... » dans une forme qui permet de regretter le premier texte. C'est à cette époque que la fête de saint Anselme devint à Aoste une fête de précepte chomée. Le chanoine Pierre-Etienne Duc, archiviste du chapitre à la fin du siècle passé, raconte au sujet de la dévotion des valdôtains à leur grand compatriote l'édifiant épisode que voici: «En 1766, Mgr Pierre - François de Sales, évêque d'Aoste, dut, pour se conformer aux intentions du roi, qui désirait voir réduire le nombre des fêtes dans les Etats sardes, en supprimer plusieurs dans son diocèse : mais il se garda bien de toucher à la fête de saint Anselme. Le peuple d'Aoste ne peut se passer de célébrer chaque année, quoi qu'il arrive, la fête de saint Anselme. Un de ses évêques, Mgr Paul-Joseph Solar, le savait bien. En 1791, cette fête tombait le jeudi saint. Il ordonna que huit messes basses seraient célébrées ce jour-là, à la cathédrale, outre la messe du curé, de cinq heures du matin jusqu'à neuf heures, et six dans la collégiale, et que dans les autres paroisses de la ville et du reste du diocèse, et dans les chapelles des religieux et des religieuses, là où la chose serait possible et nécessaire, des précautions analogues seraient prises pour que le peuple pût sanctifier la fête de saint Anselme.
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