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Saint Anselme liturgiste 295 Les différences liturgiques qui se partagèrent naguère l'Occi– dent latin en sont à la fois une démonstration et un sujet d'émer– veillement, pour ceux qui, scrutant véritablement les monuments manuscrits, sont les prophètes du passé. L'admirable liturgie valdô– taine a su, au cours des longs siècles de son existence, combiner les apports venus d'outre-monts avec les productions authentiques de son terroir. Elle a ravi en son temps l'âme et le coeur du jeune Anselme, elle a contribué à lui donner ce sens du divin qu'il sut si bien cultiver comme moine d'abord et comme évêque ensuite. Elle a élevé, en leurs temps, des générations et des générations de valdô– tains anonymes, ceux de la ville et ceux des campagnes, et il est infiniment douloureux de penser qu'elle a été « suicidée » par ordre supérieur en 1828. A la gloire de l'antique liturgie du diocèse d'Aoste, je vous laisse comme bouquet spirituel le souhait, entendu naguère par le petit Anselme, que les prêtres valdôtains adressaient aux fidèles au moment du baiser de paix, immédiatement préparatoire à la communion. Le célébrant, se tournant vers l'assistance, l'admonestait en ces termes: « Habete vinculum pacis et caritatis ut apti sitis sacrosanctis mysteriis ». Et le peuple répondait en choeur: « Pax Christi et Ecclesiae semper abundet cordibus nostris ».

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