BASA

JULIEN PIGNET Le dernier message qu'il m'adressa portait la date du 17 octobre 1973. Il m'annonçait qu'il aurait fait de son mieux, malgré son état de santé précaire, pour participer à la séance académique du 17 novembre, où MM. Prola et Bonnet ont renseigné leurs confrères sur les résultats des fouilles à Saint-Laurent d'Aoste, une des plus éclatantes découvertes archéologiques du xxe siècle chez nous. Au contraire, c'est avec une émotion indicible qu'en ouverture de séance l'assemblée apprenait par la voix de son vice-président, M. Clos, la nouvelle du décès de Julien Pignet, survenue le matin même du 17 novembre, après une courte maladie. Une année ne s'est pas encore écoulée depuis le décès de M. Félicien Gamba, qu'un autre deuil vient de frapper cruellement le domaine, déjà si restreint par lui-même, de la culture historique valdôtaine. * * * Julien Pignet, est ne a Courmayeur en 1907, d'une ancienne famille de notaires, originaire de Torgnon. Son grand-père paternel, le notaire Jean-Baptiste (t 1920) a été l'une des figures les plus typiques de la vieille Aoste. Peut-être quelqu'un se souviendra-t-il encore de ce personnage rigide, véritable prototype du notaire valdôtain d'autrefois, qui se levait à quatre heures du matin et après une heure de promenade solitaire sur la place Charles-Albert, se renfermait dans son bureau, qu'il n'abandonnait plus pendant toute la journée, si ce n'est pour une légère collation et la traditionnelle partie aux tarots au Café National! Julien Pignet avait hérité de son aïeul cette ténacité de caractère qui confinait presque à l'opiniâtreté, cette inflexibilité, ce sens reli-