BASA
278 Lin Colliard fut prestre. Il a vécu pendant plusieurs années privé de son bon sens et est décédé avec cette indisposition ». 13 Certains documents des archives de La Tour, de la fin du XVII• siècle, en font mention comme d'une personne agée, décédée vers 1682 environ. Le vrai reclus de l' histoire ne pourrait-il pas etre ce pauvre dément, atteint, peut-etre, de manie religieuse, dont l'infirmité, des raisons humanitaires et son double caractère d'aristocrate et de prette finirent par l'astreindre à une réclusion plus au moins volontaire, au sein meme de sa propre famille ? En ce temps-là, les maisons de santé n'étaient pas encore à la mode . Le fait n'est pas du tout invraisem– blable et expliquerait le silence des sources contemporaines sur cet événement et sur la figure du protagoniste. Plus tard, des raisons de prestige, ou d'autres, auraient superposé et enrichi la réalité d'éléments relevant de l'hagiographie aulique (par ailleurs il peut bien se faire que le personnage en question, nonobstant son état psychique particulier, ait mené un genre de vie marqué au coin d'une religiosité intense). Voilà, parfois, comment des données légendaires peuvent s'en– tremeler à une tradition ayant un fondement historique concret. Le fonds photographique des Archives Historiques Régionales possède le cliché d'un portrait du xvn· siècle ayant probablement appartenu à la dernière comtesse de La Tour (it 1923 ), lequel, presque surement reproduit les traits du « saint reclus ». Il s'agit d'un gen– tilhomme relativement jeune, habillé selon le costume de l'époque, et portant une croix pectorale, signe distinctif de son caractère ecclé– siastique. L'identification, ce nous semble, ne fait pas de doute. En haut, à gauche on lit en effet: Glaudius D'A Turre 1 4, Claude seigneur de La Tour. Les anciens documents latins nomment toujours cette 13 Nobiliaire, cit., p. 574. 14 D' c'est le signe abréviatif de Dominus.
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