BASA

326 Orphée Zanolli naissant les capacités d'Anthoine - nous dit le document rédigé en latin - le nomme accusateur public de ceux qui enfreindront ce pré– cepte religieux, par dénonciation à lui éveque ou à son vicaire général 64 • Quant au fait qu'Anthoine fìt testament en faveur de l'église on peut évidemment l'interpréter de deux manières: ou il s'agit d'un acte qui est le digne couronnement d'une vie sincèrement pieuse, chrétienne et intérieure, ou il représente un acte de réparation né– cessaire à l'égard du prochain auquel le testateur a fait des torts au cours d'une vie qui de chrétien n'avait que le caractère de l'extériorité. La documentation que nous avons examinée - sans pour cela vouloir exprimer un jugement téméraire - nous pousse à partager la deuxième hypothèse. Par ce testament, rédigé peu après la peste, Anthoine éprouva le besoin de se faire pardonner. Epouvanté par le terrible fléau, il s'aperçut de la vanité des choses de ce monde et éprouva certainement des remords de la manière avec laquelle il avait traité son prochain. Nous avons déjà compris que ce qui constitua le caractère distinctif, la particularité de la manière d'agir et de sentir propre d'Anthoine, c'est son amour immodéré de l'argent, passion qui le poussa constamment et fìévreusement à accumuler des richesses, et cela au détriment de qui que ce fut. Pour parvenir aux buts qu'il se proposait d'atteindre, il n'hésita pas à s'attaquer meme aux person– nages les plus influents de son entourage, camme gens d'église, gens de lai, il passa par-dessus les liens de parenté et n'hésita meme pas à s'attaquer aux veuves et aux orphelins, parvenant par un tel attache– ment à commettre des actes qui frisaient la cruauté. Nous avons déjà vu, par contre, qu'il n'était pas trop sensible en amour: l'abandon de la fìancée Jehanne d'Avryl et de l'enfant par lui procréé, pour se marier immédiatement après avec Lyonnor Czucquet; le second mariage contracté quelque trois mais après la mort de sa première épouse, sont déjà des faits symptomatiques d' aridité de creur. Déjà en 1604, le caractère d'Anthoine avait eu l'occasion de se 64 cf. ACL n. 153.