BASA
Anthoine Billiet 329 Jacques Avril et André Yeulliaz et le syndic Charles; il serait inutile d'y revenir. Mais c'est surtout sur ses compatriotes, pauvres gens du peuple, que l'avidité d'Anthoine eut l'occasion de s'abattre et cela au moyen de tous les subterfuges que la lai lui pouvait permettre, tournant à son avantage l'ignorance des lois de ses victimes, leur incapacité de traiter les affaires, leur impossibilité de faire face à leurs engagements. Les actes de « levations de gages », de « saisies », de séquestration, de mises en possession en faveur d'Anthoine sont nombreux, et l'action judiciaire commence ponctuellement dès que le délai de payement est échu et que les débiteurs n'ont point tenu fai à leurs engagements. C'est bien là la façon d'agir des avares et des usuriers! Pour ne citer qu'un exemple, qui est cependant très approprié, nous nous occu– perons du procès intenté en 1628 par lui, son beau-frère Jacques Czucquet et Jean de feu Martin Billiet contre Jean d'Anthoine de Martin de Jan. Jean de Jan est criblé de dettes et puisqu'il est propriétaire d'un « tenement de deux mollins au dessoubs le village dudict Lillianes appelé Lo Planet, confinant au -fleuve d'Heylex » 70 , Anthoine et ses deux associés voudraient entrer judiciairement en possession de ces moulins. Le pauvre Jean de Jan, pressé par d'autres dettes, s'était offert, moyennant le payement de ce qu'il leur devait, de se dessaisir de 1a séquestration par eux faite de tous ses biens, et pouvoir ainsi disposer des biens qui lui resteraient pour satisfaire les autres cré– diteurs. Mais les trois compères cherchent par tous les moyens à tirer en longueur « se rendant latitants de rendre leur debvoir et accepter le payement... eu egard que le terme coutumier est déjà de langue main expiré de telle saisie, sans qu'ils se soient curés d' en venir à l'in– dication et justification de leurs pretentions pour plus grandement l'endommager et offencer, voire le desabiter avec sa famille et petitz 70 Il s'agit de deux moulins, vulgairement appelés de «La Sartoura » situés le long du Lys, au chef-lieu de Lillianes. L'inondation du 4 septembre 1948 en emporta les dernières ruines.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=