BASA
Anthoine Billiet 333 événement qui nous présente les procureurs, aussi bien ceux de la Communauté que ceux de l'Eglise, dans la plénitude de leur action et de leurs pouvoirs: l'hoirie d'Anthoine de feu Vulliermet Billiet, hoirie qui échut à la communauté de Lillianes en faveur de l'Eglise de ce lieu, instituée héritière universelle par testament du protagoniste de notre histoire. Quelles étaient, au moment de son trépas, les dernières volontés d'Anthoine Billiet? Il est bien dommage que l'on n'ait pu trouver son testament, alors que les pièces qui le concernent sont si nombreuses! On peut toutefois, au moins les connaìtre en partie, au moyen des documents qui sont à notre disposition. Reçu par le notaire Martin Sezian le 18 avril 1632, ce testament, comme tous les testaments de cette époque, a dù tout d'abord con– tenir, avant l'énonciation des volontés du testateur, des considérations sur l'inéluctabilité de la mort et la nécessité de mettre ordre à ses affaires, a.fin de prévenir toutes contestations entre les éventuels héritiers 79 • Ensuite, le testateur a dù donner des dispositions pour sa sépulture en indiquant le lieu où ensevelir son corps, dans notre cas le cimetière de Lillianes, puisque, comme nous l'avons déjà dit, le vicaire souleva des difficultés à l'enterrement religieux du dit Billiet. Gomme le jour de l'enterrement on avait l'habitude de faire célébrer des messes de Requiem, chantées et à basse voix, avec l'of– frande, les oblations, le luminaire, l'office des morts, il est à présumer qu'Anthoine, dans son testament, respecta aussi cette tradition. La 79 Sur les parties du testament au Moyen-Age, cf. particulièrement O. ZANOLLI, Les testaments des seigneurs de Challant, Tome Ier, Avant propos, in Bibliothèque de l'Archivum Augustanum, III, Aoste 1974. Nous ne pouvons nous passer ici de citer les belles considérations contenues au préambule du testament de Vulliermet, père d'Anthoine Billiet, reçu par le notaire Louis Apvril, le 24 aout 1586: «A tous soyt notoire et manifest camme ainsy soit que toute humayne creature convienne, par la mort, le debte de nature poyer et satisfere, et n'estre rien plus certain que la mort et rien plus incertain que l'heure d'ycelle, et estre la vie de l'home, ainsy que recitte le psalmiste David, resemblante a la fieur et herbe des champs; laquelle, estant le mattin verdoyante et remplie de toute beauté, soudaynement et en petit moment est corrompue, fiettrie et reduicte en rien, tant que plus n'est cogneu le lieu et place auquel paravant estoyt fiorissante et verdoyante. Pour ce... » cf. ACL 221.
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