BASA

346 Orphée Zanolli possession de l'hoirie, vendirent aux enchères la maison d'Anthoine Billiet et, une semaine après, les meubles qu'elle contenait 115 • C'est justement à cette époque que les procureurs de l'Eglise obtinrent de l'évèque d'Aoste des lettres « monitoriales » contre Mar– guerite. Assurément, la veuve devait ètre une grande bavarde, défaut quelque peu compromettant pour ceux qui, comme elle, sont malades de cleptomanie, ou bien faut-il penser que ses vols répétés étaient sur la bouche de toute le monde? Quoi qu'il en soit, les procureurs par– vinrent à obtenir une arme vraiment redoutable en ces temps-là. En quai consistaient donc les lettres « monitoriales »? C'était là une in– jonction solennelle, émanée de l'évèché, et lue au « prone de la grande messe parrocchialle à devoir propaller entre les mains du dit evesque ou entre les mains de moy soubescript Anthoine Vercellin, vicaire de Fontainemore, en ce faict deslegué, ce que peut consister au rolle monitoria! » 116 • Nous ne savons pas ce que contenait le ròle monitorial puisqu'il ne nous est pas parvenu, mais les « testimoniales », ou ré– ponses données par une quinzaine de personnes à ce sujet, nous per– mettent de nous en faire une idée assez exacte: tout individu sachant que Marguerite, veuve d'Anthoine Billiet, avait caché quoi que ce fut de l'hoirie de son feu mari, et en particulier une « bourse » ou porte-monnaie, aurait du, dans un délai fixé et péremptoire, ordinai– rement de dix jours, rapporter ce qu'il savait à l'évèque ou bien à son délégué, en ce cas le vicaire de Fontainemore. Cela sous peine d'excommunication. Les dépositions ne se firent pas attendre, comme on peut le cons– tater en lisant les « T estimoniales contre Marguerite, vefve d' Anthoine Billiet » 117 • Parmi ces accusations il y en a d'assez graves, comme celle de Jean-Anthoine Squinabol et de Marthe sa femme qui « ont entendu dire de la propre boche de Marguerite n'avoir poinct la bourse; mais 11 s cf. ACL n. 190. 116 cf. ACL n. 695. 117 cf. ACL ibidem.