BASA

378 Orphée Zanolli dation de la paroisse ne remante qu'au 31 mai 1614! ...c'est-à-dire à une époque qui se situe à peu près quatre siècles après la fondation des confréries du Saint-Esprit dans notre Diocèse. Les parchemins dont il s'agit remontent le premier au 23 mai 1480 et le second au 10 juin 1511. Nous avons poussé notte curiosité jusqu'à verifìer en quels jours tombaient ces dates et nous avons constaté qu'il s'agit, dans les deux cas, du mardi après la fete de la Pentec6te, soit le dernier jour de la distribution de l'aumòne de la part de la Confrérie aux pauvres. Le document de 1480 est le plus ancien des documents de la Commune qui nous prouve l'existence de cette confrérie à Lillianes; mais nous avons trouvé d'autres documents qui témoignent d'une existence précédente. Le seigneur Rolet, des seigneurs de Vallaise, qui, depuis la fìn du xne siècle et jusqu'au début du x1xe siècle, furent les seigneurs de Vallaise, Issime, Gressoney, Arnad et Careme, par testament du 24 janvier 1424 légua à la Confrérie du Saint– Esprit de Lillianes un setier de seigle, sur la rente que l'on doit au dit testateur sur l'alpe de Colyor, et recommande que, lorsque la Confrérie se fera, le dit setier soit payé à la Confrérie et que l'on offre le diner à celui de ses héritiers ou à un de ses délégués qui sera présent à la consignation. 2 Les seigneurs de Vallaise ont maintenu leur bienveillance envers la Confrérie au cours des siècles et plusieurs documents nous parlent de ce setier de seigle qu'ils devaient donner à cette institution. En 1487, le 10 juin, le seigneur François de François de Vallaise, dans son testament, ordonne que ses héritiers universels accomplissent les legs faits par le susdit Rolet, son grand•père, notamment celui 2 O. ZANOLLI, Testaments et codicilles des seigneurs de Vallaise, in Archivum Augustanum, Tome III, Aoste 1969, pp. 42-43. L'alpe, ou chanton de Colyor ou de Colliour, est celui qu'aujourd'hui on appelle chanton de Sainte-Marguerite ainsi nommé à cause d'une chapelle qu'on y a batie sous le vocable de cette sainte; c'est le ter– ritoire compris entre le Lys à l'ouest, le torrent du Bouro au nord, les confins du Biellais à l'est et le torrent du Verney au sud. Le setier est une mesure de capacité des matières sèches; il équivalait à 1. 44,80.