BASA

390 Orphée Zanolli et le déroulement de ces fètes solemnisées au com de la vénération du Saint-Esprit et de la charité. Dans ce sens on peut vraiment dire qu'e1le avait atteint un haut degré d'autonomie. Au cours de ces fètes on procédait à la distribution des aumones; à midi, les confrères consommaient leur repas consistant en potage préparé dans de grandes chaudières, lard, fromage, pain et vin. Le séjour d'hiver était terminé; sous peu il fallait partir avec le bétail et rejoindre les hauts sommets des alpes de Coulliour, de Nantray, de Molinat, d'Uvert, de Préal, de Niel, de Gressoney et s'adonner aux rudes travaux et à la solitude, pourtant si belle et inspi– ratrice, de nos alpages. Quelle meilleure circonstance pouvaient avoir nos ancètres que de se voir, s'échanger leurs idées, fìxer leurs affaires, en un mot se renouveler sur le plan mora] et humain et s'encourager les uns les autres, camme dans une grande famille, à bien accomplir leurs devoirs de chrétiens, et de bons pères de famille? Sans nul doute, outre qu'ètre une manifestation d'amour pour leur prochain, ces fètes constituèrent aussi pour eux, et cela pendant près de six siècles, une occasion longuement attendue de renouveau dans le sens le plus large du mot. Les fètes étant terminées, les aumones faites et les repas con– sommés, la Confrérie passait aux actes conclusifs de l'année adminis– trative: la vente aux enchères des denrées qui restaient de la distri– bution des aumones et des repas et le passage d'administration, moyennant l'élection du nouveau prieur et la reddition des comptes du prieur sortant. La vente aux enchères du « reliquat du blé, chdtaignes, vin et autres victuailles » qui n'avaient pas été distribuées aux pauvres et qui étaient restées après la consommation des repas était faite au plus haut miseur à l'extinction de la chandelle: la quantité ·de ces restes ne devait pas ètre considérable, car nous avons pu constater, par exemple, que les enchères de 1690 furent adjugées pour 5 écus et demi. 16 16 ACL, n. 145.