BASA
Deux portraits du XVIJe siècle 403 D'après ce que nous venons de dire, à propos des règles qui président à la composition des armoiries, nous serions tentés de re– connaitre dans le portrait une dame Pascal, mariée à un noble Aymonier apparenté aux Vulliet de St-Pierre. La simple consultation des gé– néalogies du Nobiliaire, cependant, nous permet de constater que les seules dames Pascal d'Aoste vivant dans la deuxième moitié du XVIIe siècle sont les deux sreurs de notte Jean-Nicolas: l'une, Marie-Fran– çoise, mariée à Jean-Claude-Félix De Tillier; l'autre, dont on ignote le nom, chanoinesse au monastère de S.te Cathérine d'Aoste. De plus, les seuls gentilhommes de la famille Aymonier qui auraient pu, à cette époque-là, écarteler les armes des Vulliet sur leurs écus per– sonnels sont les fìls de Jean-Gaspard et de Marie-Marguerite Vulliet de St-Pierre: Gabriel, chanoine régulier de St-Augustin; Claude-An– selme, prévòt d 'Aoste; Jean-Balthazar, qui épousa Cathérine-Prospère Vibo. Résultat: aucun mariage Pascal-Aymonier du còté féminin 8 • On peut, alors, supposer que le peintre a dérogé à la coutume, par l'inversion des deux blasons composant cet écu: inversion qui pourrait ètre soit involontaire, soit délibérée. Quant à nous, nous croyons qu'elle a été voulue: il est bien compréhensible, en effet, que, s'agissant d'un portrait individuel, l'on ait pu privilégier, les plaçant à dextre, les armes du personnage représenté. A la lumière de cette hypothèse, on doit conclure qu'il s'agit de l'écu d'une dame Aymonier (ler et 4e quartiers), apparentée aux Vulliet de St-Pierre (2e et Y quar– tiers), mariée à un noble Pascal d'Aoste: ce qui correspond parfaite– ment à la condition de Marie-Antoine-Melchiotte Aymonier 9 • 8 J.-B. DE TrLLIER, Nobiliaire. Il est à remarque que De Tillier était bien ren– seigné sur les vicissitudes et les personnages de la maison Pascal, du moment que celle-ci était assez étroitement apparentée à la sienne. 9 Cette supposition est confìrmée aussi par la présence du heaume. Les femmes n'ayant pas le droit à un timbre de cette sorte, il s'ensuit nécessairement que celui-ci se rapporte au blason du mari; compte tenu du fait que les lambrequins sont peints en or, argent et gueules, et que les couleurs des lambrequins correspondent, en principe, aux émaux de l'écu auquel le heaume s'accompagne, il est aisé de déduire que le timbre dont il est question fait pattie des armes des Pascal, qui, par conséquent, tout en se trouvant à senestre, sont de toute évidence celles du mari.
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