BASA

50 J ean-Etienne Genequand spécialement expliquée ici 2 , il convient en revanche de s'interroger sur les indices chronologiques que peut fournir cet élément. La croix n '1=st accompagnée d'aucun des symboles habituels sur les patènes du haut moyen àge: agneau, monogramme du Christ, main de Dieu ou pois– sons 3 • Par ailleurs , le décor et l'aspect très fruste de la pièce ne permettent aucune comparaison avec des objets similaires. Nous nous sommes donc tournés vers une autre catégorie de documents com– portant des croix: les monnaies. Sur celles-ci , la croix apparait vers la fin de l'époque mérovingienne . Le type de croix de notre patène , aux bras relativement longs et minces , apparait sur un denier méro– vingien ftappé à Chalon sur Sa6ne par le monétaire Abbon. Ce type marque la transition entre le monnayage frane proprement dit et le monnayage carolingien 4 • On retrouve des croix de ce type, bien qu 'un peu plus petites, sur de nombreuses monnaies carolingiennes durant tout le IXe siècle 5 • Le dernier que nous ayons trouvé pour la France est un denier d'Hugues Capet, due des Francs, donc antérieur à 987 6 , mais il faut encore mentionner une monnaie de l'empereur Henri II le Saint du premier quart du XI" siècle 7 • Ensuite , les croix fìgurées sur les monnaies s'épaississent considérablement . Ces quelques com– paraisons, pour autant qu'elles puissent avoir une quelconque valeur, nous incitent à dater la patène d 'Aoste plutò t du IXe siècle époque durant laquelle le type de croix que l'on y trouve semble plus fréquent que par la suite . Rien pourtant ne s'oppose à ce que l'on descende 2 On se reportera aux travaux de JosEPH BRAUN, Das christliche Altargeriit, Miinchen, 1932 et de VrcTOR ELBERN, Der eucharistiche Kelch im friih en Mittelalter, dans Zeitschrift des Deutschen V ereins /iir Kunstwissenschaften, Bd XVII, Berlin, 1963, p. 1-76 et spécialement la deuxième partie, Ikonographie und Symbolik, p . 117- 188. 3 Memes références qu 'à la note précédente. Toutes !es pièces reproduites com- portent au moins l'un de ces éléments, accompagné généralemen t d'une inscription. 4 BLANCHET ET DIEUDONNÉ , Manuel de numismatique, t. I , p . 246. 5 Ibid. , p. 344-351. Il y a aussi une pièce de Louis l'Aveugle, roi de Provence. 6 Ibid., t. II, p. 201-202. 7 Reproduite dans O . P . WENGER, Les monnaies, Lausanne, s.d., p . 68, fìg. 122.

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