BASA
Innocent Manzetti 57 connaitre: « Par une belle après-dinée de l'automne 1849 je me pro– menais à la rue supérieure des Prétres et j'étais arrivé en face de l'établissement des bains, quand j'entendis des sons de flute; il y avait de la ressemblance avec la voix humaine, mais ce n'était pas tout-à-fait la méme voix. J'élève mes regards et j'aperçois un jeune monsieur à la fenétre. Voulez-vous monter, me dit-il d 'une voix bien– veillante, vous verrez mon automate qui essaie des airs. Quoi! une machine sous la forme d 'un homme qui joue de la flute! Je m'ache– minai jusqu'à l'atelier pour contempler cette production. L'automate est d'une grandeur naturelle, il tient dans sa main la flute appuyée contre les lèvres et est assis sur une chaise, qui renferme les ressorts et les machines qui font mouvoir les doigts et les lèvres. Le méca– nisme consiste en un cylindre tournant, sur lequel sont fìxés solide– ment des arrétes en fer, communiquant le mouvement à 16 leviers qui à leur tour par le moyen de chaìnes parcourent la longueur des bras et aboutissent à ces leviers, transmettent le mouvement du cylin– dre aux doigts appuyés par de souples ressorts sur les trous et les clefs de la flute qui avance et recule selon les notes. Ce mécanisme est trop ingénieux pour étre expliqué par tout autre que son auteur, aussi ne prendrai-je pas cette tache. Le cylindre contient 12 airs aussi difficiles que ceux qu'un bon fluteur peut produire avec son instru– ment » . Mais, au fond, qu'était cet automate? «L'automa aveva la statura, la forma, le fattezze di un uomo, ma di un uomo esangue, scuoiato e scarnato di cui l'ossatura , le vene, i nervi, la trachea sono di ferro, d'acciaio, di camoscino. Una maschera umana gli copriva il volto, due occhi di porcellana guardavano atoni; se ne stava seduto su una scranna ». Le moment vint où Innocent Manzetti réva de donner une voix à son joueur de flute. L'invention du téléphone était dans l'air. Et c'est parce qu'il aurait voulu que son automate put faire entendre une voix humaine, qu'il eut réellement une apparence de vie, que notte inventeur se plongea dans les études de physique. Jules Brocherel en avait bien eu l'intuition: « Pour Innocent Manzetti, l'automate fut le point de départ et le fìl conducteur qui, de recherches en recherches,
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