BASA

Comptes rendus des séances xxv philosophie politique médiévale; en 1948 parait un recueil sur la philosophie politique de Saint Thomas d'Aquin, suivi en 1952 par un livre important sur la philosophie politique de Dante. A quoi il convient d'ajouter des études sur Machiavel, Hooker, Mallet du Pan, et, bien que moins spécialisé, un volume de Réfl,exions sur l'histoire de l'I talie, publié en 1947. Mais en mème temps que ces études historiques, le professeur Passerin d'Entrèves entreprend et développe une ceuvre de théoricien. Celle-ci s'articule autour de deux ouvrages principaux . En 1951 parait son livre sur Le Droit naturel; son sous-titre: « Introduction à la phi– losophie du droit » dit assez son inspiration profonde. Contre les thèses sociologistes ou positivistes, c'est bien une défense du droit naturel, comme source toujours vivante et efficace pour la réflexion juridique, qui nous est présentée. Les rapports du droit et de la morale y sont l'objet d 'une attention particulière, et le rappel de leur nécessaire union traduit la fìdélité de l'auteur à ses convictions de toujours. Au droit naturel succède le problème de l 'Etat. En 1967 parait à Oxford The Notion of the State, dont une traduction fran– çaise est donnée en 1969, sous le titre La notion de l'Etat. De mème qu'il défendit naguère le droit naturel, le professeur Passerin d'En– trèves défend ici - et avec non moins de ferveur - une conception libérale de l'Etat engageant sa voix aux còtés de tous ceux pour qui rien ne saurait justifìer l'acceptation du totalitarisme . Et comment mieux terminer qu'en citant la conclusion mème de l'ouvrage: « Il se pourrait bien que le prestige de la Cité péricléenne ait été long– temps surestimé, et que ce qui nous vient à l'esprit ne soit que !'apologie nostalgique qui s'exprime dans les lignes célèbres de Thu– cydide. Cependant les termes de la grande Oraison Funèbre s'attar– dent encore dans notte mémoire chaque fois que nous pensons à la démocratie modèle. Le respect de la loi et de l'ordre, le gouvernement par consentement, l'amour de la patrie, l'orgueil de la liberté, tous les éléments sont là pour évoquer, mème chez nous autres modernes, l'image du « bon Etat ». Cette image peut ètre éloignée de ce que les réalistes appellent « la vérité effective ». Mais elle peut servir pour expliquer bien des choses que le réaliste ne peut élucider. Ce qui a été aussi appelé la « cité céleste des philosophes » a peut-ètre joué