BASA

L'église et la paroisse de Chdtillon 165 Il n'en fut pas de meme quand Napoléon eut conquis le nord de l'Italie. Lui qui en France s'était rapproché de l'église, dans les autres nations appliqua strictement les lois révolutionnaires. Et puis n'avait-il pas besoin de métal pour fabriquer ses canons ? Le 18 novembre 1800, la Commission exécutive du Piémont ordonna de descendre des clochers toutes les cloches qui n'étaient pas absolument nécessaires au culte . La Vallée d'Aoste était devenue un arrondissement de la répu– blique gouverné par le commissaire Bruni . Il se mit aussitòt à l'o:uvre pour appliquer à la Vallée ces décrets. Pour Chatillon, il se heurta non seulement aux habitants de l'endroit, mais encore à ceux de Valtour– nenche et de Torgnon qui étaient venus à leur secours. Un obusier dirigé contre le clocher eut raison de leur résistance. Cinq cloches furent descendues, dont deux qui furent mises en morceaux. Le forgeron Porceillon décida de sauver la plus grosse. Il eut soin de donner ses coups de marteau à l'endroit où frappait le battant. La cloche évidemment résista et fut ainsi sauvée. Cependant l'affaire des cloches provoqua une seconde insurrection des Socques; les révolutionnaires battirent en retraite et les cloches demeurées intactes furent remontées à leur place et les débris . de celles qui furent brisées, placés, en attendant des jours meilleurs, dans les souterrains de l'église . AcHAT DE DEUX CLOCHES Une quinzaine d'année se passèrent. Napoléon était tombé à Waterloo le 18 juin 1815. L'église un peu partout pansait ses plaies. Mais dans le ciel de Chatillon, malgré la paix retrouvée , quelque chose manquait. Les paroissiens se souvenaient des anciennes son– neries. Maintenant il manquait au moins deux cloches. « Ce n'.~st pas comme autrefois », disaient-ils. Il n'en fallait pas davantage pour décider le chanoine Dauphin. Mais comment s'y prendre? Les gens eux-memes s'offrirent de colla– borer. « Faisons comme pour le presbytère », dirent-ils.

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