BASA

264 P. Félix Tisserand frappé vos regards d'enfants? Chaque tableau , chaque statue, chaque autel s'alignant le long des nefs latérales a son histoire, ses péripéties, ses souvenirs . Con– sultez ce marbre poudreux, ce bois ouvragé, ces toiles pàlies, ces crucifix vermoulus et écoutez leur langage de foi , car dans la religion chrétienne, meme les choses inanimées possèdent un symbolisme con– solant, langage mystérieux qui va au cceur. Voyez ce modeste baptistère que recouvre un voile blanc, tou– chant emblème de l'innocence que revetent les enfants de Dieu dès que l'eau sainte a lavé leur souillure originelle. Demandez-lui sur combien de fronts enfantins a coulé son onde régénératrice et à combien d'anges il a ouvert le ciel. Près de ce monument chrétien, est-il bien possible de ne pas songer à tout ce que Chàtillon a produit de saint et de grand à travers les àges? Voyez-y la foule banale des vilains de la terre, des artisans laborieux et des chrétiens admirables dans leurs devoirs; voyez-y des vierges, des matrones , des hommes à toge et à épée; voyez-y enfin des religieux, des_pretres et des éveques . Cet imposant éortège, ceint de l'auréole de la vertu et de la gloire, s'avance lentement le long des nefs antiques et répand partout le parfum suave de la foi chrétienne. Contemplez cette longue théorie de gloire, et cherchez-y vos ance– tres et vos pères; voyez-les s'éloigner majestueusement et dispara!tre comme des ombres dans les tombeaux oubliés , où ils attendent une pensée et une larrpe tardives. Avançons et voyez cette chaire antique du haut de laquelle on a distribué l'aliment céleste à la foule empressée et où l'on a vu, tour à tour, de simples pretres et des prédicateurs de renom, à la grande éloquence qui remue les cceurs. Voyez aussi cet autel frakhement décoré, où une Madone pensive, absorbée dans son éternel recueillement, semble quitter son attitude de prière pour saisir de sa main délicate le rameau de myosotis dont les fleurettes gazent les pieds de la Vierge et montent mélancoli– quement sur sa blanche tunique. Cette Madone reveuse aux grands

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