BASA
L' église et la paroisse de Chdtillon 265 yeux baissés nous a souvent pris le cceur, et nous avons savouré longuement le touchant symbolisme de la petite niche bleue comme le ciel et des touffes fleuries qui semblent pousser sous lf' pied pré– destiné écrasant encore le serpent infernal. En face de cet autel, voyez-en un autre, non moins gracieux ni moins élégant dédié à saint Antoine de Padoue, 78 le grand saint d'ac– tualité, à qui l'on écrit des lettres méme au ciel, chères missives de foi et de confiance qui ne demeurent pas sans réponse . Avez-vous remarqué l'inénarrable sourire jaillissant des lèvres de Jésus et la suave expression de ses petits bras tendus vers les hommes pour les attirer sur son sein, tandis que sa belle téte bouclée paraìt posée sur la bure grossière du séraphin de Padoue? Au-dessous de la balustrade du chceur, s'alignent les bancs où viennent encore, aux solennités principales, quelques représentants de l'autorité civile; bien souvent les places sont vacantes et cela fait mal au cceur . Jadis , le dimanche et les fétes, les offìciers de la cha– tellenie et de la commune assistaient en corps et en rostume au service divin . C'était le bon vieux temps, dit-on. Pourrions-nous jeter les regards sur cette table sainte aux balustres ajourés, sans que notre pensée se rapporte au jour béni où nous y avons reçu pour la première fois le pain du Christ, à còté des per– sonnes chéries qui furent le soleil de notre ame, tandis que la vie riait sur notre front, et le printemps chantait dans la grande nature? Remarquez, ici près, ces bancs au dossier capricieux où viennent s'agenouiller des familles nobles et pieuses que Chatillon revoit chaque année avec bonheur et qui veulent étre les premières auprès de l'autel de Dieu comme elles le sont auprès de l'indigence oubliée . Quels effiuves de paix et d'amour n'avons-nous pas senti envahir notre cceur dans ces petits confessionaux blottis dans l'ombre, où Dieu pardonne à sa créature rebelle en ces doux colloques qui font pleurer! Donnons aussi un coup d'ceil et un souvenir au vieil orgue 78 Louis Jaccod a été trompé par la statue de saint Antoine de Padoue qui domine l'autel de saint Antoine, abbé.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=