BASA
268 P. Félix T isserand clocher était dirigée par un vieux musicien, pénétré de la grande miss10n que l'Eglise a confié à l'airain sacré. On éprouvait alors des émotions diverses suscitées par les grandes fetes religieuses et par les événements de la vie nationale. Il me souvient surtout des longues modulations d'un angélus dont le souvenir me fait tressaillir encore. Les cloches chantaient et la population se sentait remuée délicieusement par ces charmants accords, si mélancoliques et si touchants. C'était une évocation de paradis, dont l'empreinte ne s'effaçait pas de sitot. Aimons-les, ces vieilles cloches qui ont sonné les ioies et les larmes de trente générations; et chérissons ces carillons si gais, mais surtout faisons en sorte que la cloche conserve son cachet chrétien et symbolisme si consolant. L'église et la cloche sont l'ame de la paroisse. Je dirai que ces deux choses ont des racines dans l'individualité d'un penple comme le notre. Sans elles, l'idéal de nos populations s'amoindrirait bientot. Approchez encore et contemplez ces murs fendillés , ces fenetres avares et ces portes que la teigne a minées . Admirez Chàtillon tout entier montant vers son église comme à l'autel de sa vie et rassemblez les grands souvenirs que nous avons rappelés tout à l'heure . Voyez encore ce grandiose berceau de verdure où le village coquet se blottit à vos pieds ; voyez au-devant de vous ce sanctuaire primitif où fumè– rent les autels du paganisme et, au-dessus de vos tetes , voyez le beau ciel et le bel horizon de cette belle terre valdòtaine. 79 79 Lours JAccoo, op. cit., pp. 25-31.
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